Organisations
Canal+ : ambiance sociale morose !
Pourtant le business tourne, malgré les difficultés d'organisation. Grâce à la CFE-CGC, les salaires devraient augmenter pour beaucoup cette année, la participation et l'intéressement seront plus important que l'an dernier, alors ?
Quelques tentatives d'explication !
Le manque de perspectives claires. Lorsque le seul objectif reste de conserver des marges, entendez financières, (B. Méheut en réponse à l’une de nos questions), cela s'apparente à un objectif de... banquier ! Mais les 4 000 salariés du groupe ne travaillent pas dans une banque. Encore que…
Nos objectifs, ce pourrait être d’abord de développer notre activité en France comme à l'étranger, de trouver des relais de croissance pour faire face à la tension du marché français en inventant de nouveaux modèles économiques capables de prendre le relais, de s'engager plus ardemment sur des projets internationaux... Voilà qui donnerait du sens à l'activité des collaborateurs, voilà qui rassurerait pour le moyen terme sur notre capacité à rebondir !
Une organisation parfois défaillante !
La DRH galvaude son rôle de relais naturel puisqu'elle devient juge et partie. Lorsque la DR(H) prend tout, ou partie, du pouvoir opérationnel, le dysfonctionnement n'est pas loin. La DRH est, et doit rester, un service support. Au lieu de cela, à Canal+, elle décide parfois en lieu et place des opérationnels pour toutes les questions relatives à l'organisation, au recrutement, aux choix stratégiques, etc.
C'est une cause importante du malaise qui règne dans certains secteurs car ce n'est pas son rôle. De plus, en agissant ainsi, elle perd de sa légitimité pour accompagner les salariés, elle galvaude son rôle de relais naturel puisqu'elle devient juge et partie. Les salariés n'ont plus confiance... Nous les comprenons !
Fusion mal digérée
L'organisation est aussi défaillante parce que nous n'avons toujours pas totalement digéré l'arrivée des salariés de TPS ! Il reste des poches ou l'organisation apparaît comme incompréhensible à beaucoup parce que les choix ne sont toujours pas assumés. Souvenez-vous, il fallait faire, très justement, de la place parfois dans la précipitation aux salariés de TPS en attendant une stabilisation des organisations. Cette stabilisation est aujourd’hui acquise par le départ forcé de certains salariés, le licenciement ou la mobilité à peine choisie...
Et les discours ambiants !
Morosité également lorsque les discours managériaux ou RH tendent à signifier le chemin de la sortie, notamment aux plus anciens, plutôt que de tracer des perspectives de carrière.
Dans certains secteurs, c'est pire ! Faut-il le rappeler, la situation sociale de i>Télé pèse sur l'ensemble du groupe. Une grande partie de salariés sont informés de ce qui se passe dans cette chaîne, des dysfonctionnements sociaux, des oukases managériaux.
Quant aux discours sur les économies !
On en a tellement fait sur le sujet depuis 3 ans, qu’il n’est plus besoin d’en ajouter. Partout, ce ne sont que réduction de budgets, coupes sombres dans les projets. Avec parfois des aberrations qui finissent par coûter beaucoup plus cher. Faut il citer ISIS et ses dizaines de millions d’euros engloutis en pure perte, l’engagement des prestataires par centaines pour pallier aux manques de recrutements alors que les coûts d'un prestataire sont de 3 à 4 fois plus élevés qu'un CDI, et ces stagiaires qui bossent parfois… comme des CDI… sans évidemment avoir les mêmes salaires, mais tellement heureux de travailler, et puis le temps de travail élastique des cadres etc. Nous avons proposé de traiter chacune de ces questions, d’en faire un sujet de débats, voire de négociation, lorsque cela nous semble indispensable. C’est le cas sur la gestion des astreintes dont nous attendons toujours le calendrier, sur le temps de travail des cadres, sur le remplacement des postes… Mais sur tous ces sujets, rien n’avance, on prend son temps, ce sera toujours quelques mois de gagnés !
Pendant ce temps, la morosité se transforme en résignation ! Pour combien de temps encore ?