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Au-delà des discours gouvernementaux, une réalité : plus de 4 millions de salariés au chômage
Il y a quinze jours, un bilan de mise en œuvre du plan de relance était présenté au Conseil des Ministres. Curieusement, et comme le notait la confédération FO, ce bilan n’a apporté aucune réponse concrète quant aux effets sur le marché du travail. « Après les annonces divergentes de différents membres du gouvernement sur les emplois « sauvés ou créés » par le plan de relance, l’absence de données dans ce document officiel ne peut que surprendre », déplorait FO, avant d’ajouter : « ce sont les tonneaux vides qui font le plus de bruit ».
Depuis, les derniers chiffres du chômage ont été publiés et ils n’en finissent pas de démontrer que les effets annoncés au printemps dudit plan risquent encore de se faire attendre et pour longtemps. En effet, le nombre de chômeurs a, une nouvelle fois, fortement progressé au mois d’octobre. Le nombre d’inscrits à Pôle Emploi en catégorie A (sans aucune activité) a crû de 52 400 (+ 2 %), portant ainsi leur nombre à 2 627 300 en France, soit une hausse de 25 % sur un an. Le rythme d'augmentation d'octobre, deux fois plus rapide qu'en septembre, s’est rapproché de celui du mois d'avril (+ 58 500).
En comptant en plus les catégories B et C, c'est-à-dire les personnes exerçant une activité réduite mais à la recherche d'un emploi, il a progressé de 43 000 (+ 1,1 % sur un mois) pour s’établir à 3 788 200 (+ 20,3 % sur un an). Avec les départements d'Outre-mer, le nombre de chômeurs a même atteint 4 019 700. À ces chiffres, il convient d’ajouter les 100 000 salariés placés en convention de reclassement (CRP) ou en contrat de transition professionnelle (CTP) ainsi que les 150 000 personnes suivant une formation.
On constate aussi une forte augmentation des chômeurs en fin de droits, situation qui concerne désormais près d’un million de demandeurs d’emploi en 2009. À ce propos, la confédération FO a réitéré sa demande de « mise en place de mesures exceptionnelles en faveur » de ces chômeurs.
Alors que cet afflux risque encore de compliquer la tâche des 48 000 agents de Pôle Emploi (un conseiller doit déjà suivre aujourd’hui près de 100 demandeurs d'emploi en moyenne), FO a également demandé que « des moyens humains soient affectés à Pôle Emploi de manière pérenne, afin de mieux accueillir, indemniser et accompagner correctement les chômeurs ».
Face à cette hausse du chômage, la Ministre de l’Économie, Christine Lagarde, s’est bornée à constater « la poursuite des effets de la crise sur le marché du travail », tout en assurant que « l'influence sur l'emploi des mesures décidées par le gouvernement va continuer à monter en puissance ».
Reste que pour FO, tant que le gouvernement s’en tiendra à son « plan de relance unijambiste » (dixit Jean-Claude Mailly), c’est-à-dire sans prendre des mesures favorisant la consommation, le problème de l’emploi restera entier.
Face à la hausse continue du nombre demandeurs d’emploi, FO réclame des renforts « pérennes » à Pôle Emploi, dont les agents sont sous tension, ainsi que des mesures exceptionnelles pour les inscrits en fin de droits.