l'Institut de l'entreprise propose au travers de l'IHEE (Institut des Hautes Études de l’Entreprise), son organisme de formation, un stage « immersif » de 12 jours à des inspecteurs du travail, des inspecteurs des impôts et des magistrats. Vingt-et-une places sont à prendre. C'est la deuxième édition de ce stage qui vise « à mieux comprendre les stratégies mises en œuvre par les entreprises, leurs processus de décision dans une économie mondialisée. »

Le FSU appelle les inspecteurs du travail à boycotter ce stage patronal. En attendant, le premier stage a fait le plein d'inspecteurs du travail volontaires pour échanger librement avec les directeurs fiscaux, les directeurs juridiques, les directeurs des relations sociales et d'autres représentants du top management des entreprises dans lesquelles il se retrouvent immergés. 

• Le « think-tank » patronal présidé par Michel Pébereau, PDG de BNP Paribas, se couvre déontologiquement que les groupes de trois stagiaires (un inspecteur des impôts, un inspecteur du travail, un magistrat) ne soient pas « parachutés » dans des grandes entreprises relevant de leur juridiction de compétence.

Pour la FSU, « il est totalement inacceptable de voir le Ministère du Travail, avec l'aval de la DGT, autorité centrale de l'inspection du travail, participer à un système de déformation professionnelle organisé par et au bénéfice des grands patrons. Ce n'est pas de nombreuses rencontres « de haut niveau » avec des directeurs, top managers… dont on a besoin pour se former, mais d'un Code du Travail protecteur, avec de bonnes lois et règlements. »

Le message est clair à l'égard des inspecteurs du travail qui acceptent de suivre le stage : « On peut sûrement trouver des zélotes prêts à vendre leur âme pour se faire remarquer, espérant sans doute une promotion plus rapide. Ou sont-ce des collègues fatigués qui prennent 12 jours « aux frais de la princesse » à deviser avec des grands patrons qui flattent leur égo de « cibles d'opinion ». »