L’humour ne s’arrête pas au seuil de l’entreprise. Son utilité est même parfois placardée sur sa porte, via certaines offres d’emploi. Pourquoi cet engouement ? À quoi sert l’humour en entreprise ? Comment est-il utilisé ? Des questions auxquelles le GESTES, groupe d’étude sur le travail et la souffrance au travail, a souhaité répondre dans le cadre du séminaire « Humour, travail et régulations collectives », qui a eu lieu le 9 janvier. L’occasion pour le sociologue Marc Loriol, de l’unité « Institutions et dynamiques historiques de l’économie » du CNRS, de présenter un panel des travaux scientifiques menés sur la question, accompagné de l’historien Michel Pigenet, directeur du Centre d’histoire sociale à l’université Paris I et s’étant lui-même penché sur ce thème dans le monde ouvrier.

Les fonctions de l’humour sont diverses. Exutoire aux tensions psychologiques, il peut aussi euphémiser les conflits, renforcer la cohésion du groupe ou encore stimuler l’imagination et la création… Quand il ne remplit pas toutes ces fonctions en même temps. Il aurait par ailleurs besoin de liberté, son instrumentalisation dans le cadre d’une stratégie managériale risquant fort de rencontrer des résistances. Mais l’humour peut également être à double tranchant, parfois manié pour manipuler ou dominer.