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21 / 02 / 2013 | 5 vues
Roman Bernier / Membre
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Gronde sociale : Air France respire, Iberia étouffe

Après de longs mois tendus, les dernières rumeurs confirment que les syndicats de PNC d’Air France seraient parvenus à un accord avec la direction de la compagnie. Unac, SNPNC et Unsa ont signé un nouvel accord collectif pour la période 2013-2016, correspondant aux volontés d’économies nécessaires pour la réalisation du plan transform 2015 de la compagnie. Pour la direction de l’entreprise, la nouvelle doit être plus que bienvenue. En fin de semaine, elle devra annoncer les résultats de l’exercice 2012 et anticipe près d’un milliard d’euros de perte. Les investisseurs devraient pouvoir se rassurer en sachant que le nouvel accord devrait permettre d’améliorer la rentabilité du PNC de 20 %.

Avec l’accord, le PNC d’Air France s'est mis à l’abri de tout départ contraint d’ici octobre 2016. Au lieu de cela, la compagnie mettra en place des incitations de départ à la retraite. Qu’on ne pense pas que les membres du PNC ne consentent à rien. De leur côté, ils ont signé pour une année supplémentaire de gel de salaire, des changements d’échelon bloqués pendant trois ans ainsi que des diminutions d’équipage sur les vols long-courrier.

Iberia voit rouge

Au moins, les employés d’Air France peuvent-ils se rassurer. En dépit des sacrifices que leur impose la direction, ils sont encore bien loin de la situation d’Iberia. Incapable de négocier avec les syndicats, IAG (la holding en possession d’Iberia et British Airways) a décidé d’imposer un plan de restructuration drastique, comme on en voit peu souvent dans le transport aérien. Au menu, 3 807 licenciements, baisses de salaires en pagaille et suppression de lignes jugées non rentables.

Sans surprise, les syndicats ne sont pas ravis. Hors ceux affectés au service minimum, pratiquement 100 % des salariés suivent la grève depuis trois jours. Les syndicats ont en effet prévu plusieurs vagues de grèves, échelonnées tout au long de février et mars. Près de 1 200 vols pourraient être annulés cette semaine. Iberia dit réussir à gérer la crise. Toutefois, ce n’est pas la seule compagnie affectée : Iberia Express, Air Nostrum et Vueling ont dû supprimer plus de 450 vols à cause de la paralysie des services au sol d’Iberia.

Il y a une certaine forme d’ironie à ce qu’Iberia Express et Vueling soit affectée par la grève. En effet, si IAG veut autant licencier, c’est pour se débarrasser des secteurs courts et moyens courriers, fortement déficitaires. À la place, la holding compte positionner la filiale low-cost d’Iberia, Iberia Express, en connecteur court-courrier entre les aéroports espagnols et racheter la moitié de la low-cost Vueling qu’elle ne possède pas encore, pour en faire l’arme de ses offres moyen-courriers. On comprends que les employés d’Iberia l’aient un peu en travers de la gorge.

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