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19 / 12 / 2016 | 26 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Grenoble : les bibliothécaires dénoncent les mensonges de la mairie sur l'anti-austérité

Le personnel ne pensait pas vivre ça dans une municipalité tenue par la gauche alternative.

Cette fronde citoyenne dure depuis maintenant six mois. Depuis qu'Éric Piolle (maire de Grenoble) a décidé au mois de juin de fermer brutalement trois de ses treize bibliothèques municipales (la bibliothèque Hauquelin, avenue du Maréchal Randon, la bibliothèque Prémol dans le quartier du Village Olympique, spécialisées dans l’accueil des enfants et des adolescents, ainsi que celle de l'Alliance, rue de Stalingrad). Une véritable attaque en règle contre la lecture publique, selon les bibliothécaires et les usagers.

« Nous n'avions pas le choix », expliquait alors au Dauphiné Libéré l'adjoint aux finances Hakim Sabri, lequel mettait en avant « qu'en raison de la baisse des dotations de l'État mais aussi de l'héritage de nos prédécesseurs socialistes, nous avions l'obligation de trouver 14 millions d'euros sur deux ans », avant d’avouer qu'il s'agissait bien pour Grenoble d'une « politique d'austérité ».

Cette nouvelle posture politique la foutait plutôt mal puisque la nouvelle majorité municipale de Grenoble est issue de toute la Gauche Alternative sur une liste comprenant Europe Écologie-Les Verts, le Parti de gauche, les Alternatifs ou encore la Gauche anticapitaliste laquelle s’était présentée aux élections sur une ligne « anti-austérité ». Ce programme leur revient comme un boomerang avec des mouvements de protestation continus de la part des habitants.

Puis, nouveau rebondissement : alors qu’il était finalement arrivé à ses fins en fermant en septembre les deux bibliothèques Prémol et Hauquelin, Éric Piolle face à la mobilisation des grenoblois, annonce renoncer à fermer celle de l’Alliance. « Les inquiétudes portées par les usagers, les habitants et les agents ont été entendues : cette bibliothèque est l’un des poumons de cette partie de la ville mais aussi d’accès à la culture, de proximité, de partage et de lien social, fréquentée par des gens de tous âges et de tous horizons » déclarait Éric Piolle qui retrouvait bien à propos le lyrisme de sa campagne électorale.

Malheureusement, il semble que ce soit encore une promesse non tenue par le maire Gauche Alternative.

Car en fait de maintien de la bibliothèque de l’Alliance , le personnel regroupé dans le collectif « bibliothécaires de Grenoble en lutte » a découvert que ce sera plutôt un vague « tiers-lieu » dont il faudra « redéfinir le périmètre ». Traduction : la mairie va transformer ce qui était une médiathèque avec du personnel formé en un simple « point lecture » avec une surface très réduite et plus grand monde pour l’animer. On ne peut que comprendre que la déclaration d’Éric Piolle soit ravalée au rang de mensonge par les bibliothécaires grenoblois qui ne pensaient pas vivre ça sous cette mandature.

En tout cas, ceux-ci ne désarment pas. Le conflit entre les bibliothécaires et la mairie va même crescendo ces derniers temps, avec des mouvements de grève très suivis les 7, 10 et 14 décembre. Tellement suivi que le taux de grévistes a atteint selon les jours jusqu’à 90 %. Le personnel est tellement en colère contre la politique de la mairie de Grenoble qu’il sera de nouveau en grève ce samedi 17 décembre. Gageons qu’elle sera aussi suivie que les précédentes.

Enfin, une grande assemblée générale de l’ensemble du personnel municipal aura lieu le lundi 19 décembre à l’Hôtel de Ville. Les agents iront ensuite manifester avec les usagers « leur mécontentement » lors de la tenue du conseil municipal qui se déroulera au même endroit à18 heures. Reste à savoir si, comme lors des précédentes réunions, la mairie gauche citoyenne, écologiste et alternative fera appel aux CRS pour faire évacuer la salle.

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