L’Organisation Internationale du Travail (OIT) est née en 1919 au lendemain de la première guerre mondiale, à une époque troublée, de changements sociaux et technologiques rapides. Dans un monde qui tentait de se reconstruire et de rebondir après les ravages de la guerre, l’OIT a été fondée sur la conviction que la justice sociale est essentielle pour obtenir une paix universelle et durable. Dès sa naissance, l’OIT a fait valoir des marqueurs très forts : promouvoir la justice sociale, les droits de l'homme et les droits au travail reconnus internationalement, poursuivant ainsi sa mission fondatrice : œuvrer pour la justice sociale qui est indispensable à une paix durable et universelle.    

De surcroit, c’est une organisation tripartite (Etat, Employeurs et Travailleurs) qui adopte des normes internationales du travail et supervise leur mise en œuvre. Ces traités internationaux définissent les actions à réaliser, et les principes à respecter par les pays qui les ratifient. C’est le principal moyen d’action et d’influence de l’OIT dans le monde du travail, qui contribue à créer des règles du jeu équitables permettant une concurrence loyale entre pays, entreprises et travailleurs.

L’Association Française pour l’Organisation Internationale du Travail (AFOIT) a été créée en 2001 dans le but de contribuer au rayon­nement de l’Organisation Internationale du Travail auprès du public français et francophone.

Pour réaliser son ambition, l’AFOIT met en œuvre par des actions concrètes, les principaux objectifs suivants :

• Développer la connaissance de l’OIT, (son histoire, ses principes, ses missions, ses activités normatives et de coopérations techniques, ses publications) particulièrement parmi les organismes et les per­sonnes intéressés par les problèmes du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle, de la protection sociale, de la gestion et des relations professionnelles.
• Favoriser un plus grand intérêt pour l’OIT tant au niveau de ses principes que de ses activités normatives et de coopérations, dans les milieux universitaires.
• Organiser des colloques, des séminaires ou d’autres réunions permettant une information et des débats sur les normes, les activités et les perspectives de l’OIT.
• Favoriser l’échange d’expériences entre ses membres dans le domaine du travail et des relations profes­sionnelles.

C’est ainsi que l’AFOIT travaille sur la diffusion de la connaissance de l’OIT en sollicitant notamment le monde universitaire.

Cela se traduit en premier lieu par un marqueur très fort : le prix Francis Blanchard AFOIT – OCIRP (Francis Blanchard était Directeur du Bureau International du Travail de 1974 à 1989 et membre fondateur de l’AFOIT).

Par ce prix, l’AFOIT, avec le soutien de l’OCIRP, a souhaité valoriser les travaux en langue française de moins de trois ans, quel qu'en soit le support (Thèses, Master, article de presse, film, documentaire, pièce de théâtre, bande dessinée, etc.) , faisant une référence directe à l'OIT quant aux principes et valeurs figurant dans le préambule de sa Constitution, la Déclaration de Philadelphie et l'Agenda du travail décent, notamment leurs déclinaisons relatives à la dimension internationale des thèmes suivants : le travail et l'évolution des formes d'emploi, la protection sociale, les relations professionnelles et le droit de négociation collective, les libertés syndicales, le respect du travail décent dans la mondialisation, la non-discrimination au travail, et la santé au travail.  Nous en sommes à la treizième édition.

Pour l’édition de 2023, sept candidats ont manifesté leurs intérêts ; le jury décernera son prix en avril 2024.

Outre le prix Francis Blanchard, l’AFOIT organise un challenge (Challenge Etudiant AFOIT) destiné aux étudiants de master (Droit, Gestion, Histoire, Sciences politiques, etc.) qui doivent présenter un travail de recherche sur des thèmes en lien avec l’OIT et ses activités. Pour l’édition 2023-2024 neuf établissements universitaires français ont adhéré à ce challenge, soit 125 étudiants challengers représentant 53 dossiers. Les résultats de ce challenge seront prononcés à Genève, au sein de l‘OIT, les 25 et 26 mars prochains.

C’est également pour participer au rayonnement des activités de l’OIT que l’AFOIT organise chaque année à l’issue de la  Conférence internationale du Travail (CIT) une réunion de présentation des travaux qui s’y sont tenus. C’est le seul moment qui permet aux participants français à la CIT, (représentants du Gouvernement, des organisations syndicales et des organisations patronales) de faire un retour et d’échanger sur cet événement important pour le monde du travail. Pour rappel, la CIT, qui se déroule en principe au mois de juin de chaque année, détermine les normes internationales du travail et les grandes orientations de l’OIT. Souvent désignée comme le parlement international du travail, cette Conférence annuelle est aussi un forum de discussion pour les principales questions de travail et de problèmes sociaux. C’est un moment extrêmement riche de discussions dans notre association.

Aujourd’hui dans la continuité du travail mené depuis sa création, l’AFOIT travaille sur deux axes pour asseoir encore plus son ambition de contribuer au rayon­nement de l’Organisation Internationale du Travail auprès du public français et francophone.

Le premier axe est lié à la Communication. En interne tout d’abord par la création d’une adresse AFOIT.org pour chaque membre en charge d’un projet, afin que l’on puisse échanger avec l’identité de l’association y compris en dehors de l’AFOIT ;

A l’externe, par la refonte de notre site pour le rendre plus agile et plus ergonomique, par notre présence sur les réseaux sociaux (LINKEDIN, Facebook, YouTube en autres), par la constitution d’un dossier de presse qui reprend outre notre histoire les principales actions en cours ou à venir (Fort du principe « On dit ce qu’on fait et fait ce qu’on dit »).

Le second axe est lié au développement de nos partenariats. L’AFOIT est une association ambitieuse de par son objet et de par ses projets, avec des moyens limités. Nous recherchons des partenaires (publics et/ou privés) avec lesquels nous établirons des protocoles d’accords. Cela nous permettra d’obtenir des compétences complémentaires, des réseaux de relations utiles, de partager les sujets à travailler et les responsabilités. Par exemple, en nous appuyant la convention 159 de l’OIT, « Convention sur la réadaptation professionnelle et l'emploi des personnes handicapées, 1983 », nous souhaitons mobiliser les techniques collectives et participatives en ateliers de groupe pour sensibiliser à l’importance d’intégrer les personnes en situation de handicap dans la société.

L’idée serait de partir de ce qui est fait dans le cadre de la fresque du climat pour construire la fresque du handicap (Handifresques). Nous souhaitons dans ce projet, que nous mènerons en partenariat, aller au-delà d’une reconstitution collective du même contenu, pour transformer chaque atelier en possibilités d’ouverture sur les solutions à mettre en place afin de faciliter l’intégration des personnes en situation de handicap. Les solutions proposées dans le cadre de chaque atelier seront discutées et enrichies lors de l’atelier suivant, ainsi de suite. Son déploiement se ferait d’ici la fin de l’année 2024, après une phase de conception et de tests que nous espérons finaliser rapidement. Nous allons mobiliser dans ce projet les outils numériques pour permettre plus d’interactivité entre les participants aux ateliers et faciliter l’éclosion de solutions à envisager discutées et retenues consensuellement. Un site Internet et une application mobile dédiés seront également déployés. 

L’intérêt est de faire en sorte que l’AFOIT réponde à son objectif de développer la connaissance de l’OIT, de son histoire, de ses principes, de ses normes, de ses activités et de ses publications dans le public francophone.

Aujourd’hui plus que jamais, le monde du travail connaît une mutation profonde. La mondialisation, les changements technologiques, la guerre aux portes de l’Europe, et une autre qui risque d’embraser le Moyen Orient, bouleversent les modes de travail existants et plus généralement peuvent amener à remettre en cause certains droits acquis liés au travail et à la protection sociale. Il est donc nécessaire et impérieux de promouvoir ces normes internationales du travail, et expliquer comment une ratification en prenant l’exemple de notre pays, la France, se traduit dans notre droit.   

Diffuser les valeurs de l’OIT auprès du monde universitaire répond à un objectif clair de notre association : faire en sorte que l’AFOIT développe la connaissance de l’OIT, de son histoire, de ses principes, de ses normes, de ses activités et de ses publications dans le public francophone.

En premier lieu, les étudiants qui suivent un enseignement dans un établissement universitaire sur le Droit du travail, la Protection sociale, etc., seront amenés à l’issue de leur cursus à mettre en pratique un droit, une protection dont le fondement est issu d’une convention internationale qui imprègne notre environnement juridique lié au travail. C’est donc important pour l’AFOIT de communiquer auprès de ces étudiants ce que sont ces conventions internationales. Eux-mêmes seront alors en mesure de diffuser les valeurs prônées par l’OIT.

Par ailleurs, nous avons dans un premier temps lancé une démarche auprès des universitaires francophones de Tunis, Abidjan, Alger, Lomé, pour les intégrer dans le challenge Etudiant. Ces universitaires ont pris acte et seront des relais pour que leurs étudiants candidatent l’année prochaine. En second temps, nous avons diffuser auprès des universités francophones qui dispensent un enseignement doctoral, la possibilité de candidater au Prix Francis Blanchard .

L’AFOIT a donc beaucoup de projets à mettre en place et espère trouver les appuis et soutiens pour les réaliser. L’ambition que se donne notre association doit être à la hauteur des enjeux que le monde du travail doit affronter, dans un contexte sans cesse en évolution et où la lutte pour le progrès social, la paix et la possibilité que chaque personne puisse vivre décemment de son travail, sont tous les jours remis en cause, y compris dans les pays les plus riches.

Nous devons agir collectivement pour que les valeurs fondatrices de l’OIT deviennent réalité partout dans le monde.