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03 / 01 / 2014 | 2 vues
Social Nec Mergitur / Membre
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Bibliothèques parisiennes : les programmes d'extension des horaires d’Anne Hidalgo et de NKM passées au crible

Après avoir été très discrètes sur le sujet, les deux impétrantes à la succession de Bertrand Delanoë dans le fauteuil de maire de Paris, Anne Hidalgo (PS) et Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), viennent de dévoiler leur projet pour ce qui concerne l’avenir des bibliothèques de la capitale. À part de vagues « extensions d'horaires » qui semblent être l’unique marotte des deux candidates, les programmes sont plutôt maigres. 

Ainsi, pas un mot pour améliorer le fonctionnement des bibliothèques parisiennes qui, faute de moyens, en sont désormais amenées à réduire leurs horaires d’ouverture !

Question : Comment vont faire les candidates pour tenir leurs promesses quand, par ailleurs, elles prévoient toutes deux dans leurs programmes de serrer la vis ?

Car depuis plusieurs années dans les bibliothèques municipales, c’est la disette : entre les baisses d’effectifs régulièrement dénoncées par les syndicats, les réductions des budgets d’acquisition ou encore les problèmes de bâtiments qui ne supportent ni le chaud (ni surtout le froid), l’administration parisienne est désormais contrainte à réduire les horaires de ses bibliothèques (lire ici).

  • Une réalité qui colle donc assez peu avec les promesses de campagne.

Pour Anne Hidalgo, pourtant aux commandes municipales depuis treize ans, l’affaire semble simple : elle veut « ouvrir vingt bibliothèques le dimanche » (une par arrondissement) et que  toutes « s'adaptent aux rythmes des Parisiens en étendant leurs horaires d'ouverture ». Des extensions uniquement vers le soir pour enfin réaliser le concept d'« open-space city », un projet parfaitement décrypté par Jean-Luc Cassely (lire ici).

  • Autre mesure phare : La candidate socialiste souhaite y développer les espaces de « co-working » pour les étudiants. Même si ça ne veut pas dire grand-chose, il faut bien employer ce type de jargon pour devenir enfin « une métropole-innovante-engagée-vers-les-défis-du-futur ».

Enfin, Anne Hidalgo veut aussi montrer qu’elle pense au-delà de la jeunesse connectée puisqu’elle propose, si l'en croit Livre Hebdo, le portage de livres à domicile pour les personnes qui ont des difficultés à se déplacer. Sauf que ce service existe à Paris depuis déjà plusieurs années. Petite boulette probablement de son porte-parole de campagne, Bruno Julliard, pourtant adjoint en charge de la culture. Du pur « mergitur ».

De son côté, la candidate UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, n’est pas en reste et annonce rien de moins qu’une « révolution des horaires ». Une révolution qui ne concerne visiblement pas « la France qui se lève tôt », en principe chère à la droite, puisque « dans chaque arrondissement, une bibliothèque doit rester ouverte au moins deux soirs par semaine jusqu’à 21h00 », peut-on lire ici. Mais pourquoi seulement 21 heures, d’ailleurs ?

Toutefois, ces ouvertures tardives et dominicales coûteraient cher au budget municipal, entre les embauches de personnel et les primes du dimanche. Un surcoût que certains estiment à plusieurs millions d’euros sur l’année. Or, si l’on en croit le programme des deux candidates, la prochaine mandature sera placée sous le signe de l’austérité budgétaire.

L’affaire a d’abord éclaté avec une note de la direction des finances de la Ville qui,     prévoyant les difficultés pour la prochaine mandature en pointant  une baisse des recettes (notamment celle des droits de mutation), envisage plusieurs scénarios pour renflouer les caisses, dont l’augmentation de la taxe foncière de 10 % et une baisse des dépenses de fonctionnement.

« La direction financière passe son temps à proposer des hausses d’impôts, comme c’est le cas à Bercy et dans n’importe quelle autre ville. Ce sont des budgétaires », explique Rémi Féraud, codirecteur de campagne du PS au journal Le Parisien, confirmant ainsi l’existence de cette note. Anne Hidalgo, elle, ne parle pas de plan d’économies mais évoque une « stabilisation des dépenses », dont les dépenses de prime et de personnel feront immanquablement partie. Dans ce cas, les extensions nocturnes ou dominicales seraient abattues en rase campagne des municipales.

Mais question rigueur budgétaire, Nathalie Kosciusko-Morizet tape encore plus fort puisqu’elle a brandi un « plan d’économies d'un milliard d’euro » sur la mandature. Pour atteindre cet objectif, cela passerait, entre autre, par des réductions d’effectifs là aussi. « Il ne s’agit pas de supprimer des postes d’agents affectés au service des Parisiens mais de réduire les postes de chefs de service, sous-directeurs et chargés de mission qui ont explosé sous la gauche », a toutefois rassuré, toujours dans Le Parisien, l’entourage de la candidate UMP. Alors, seule solution pour que celle-ci tienne sa promesse : réaffecter tout ces hauts fonctionnaires dans les bibliothèques qui feront nocturne ? Ce serait on ne peut plus « fluctuat ».  

À défaut d'une véritable politique, la précédente mandature s’était illustrée par le « naming » à tout va (lire ici). Désormais, l’horizon des deux candidates semble se résumer à un simple affichage d’irréalistes extensions d’horaires alors que l’on parle pour les prochains mois d’une nouvelle réduction de personnel dans le réseau municipal, avec pour conséquence la fermeture de petites bibliothèques de quartier.

La lecture publique à Paris aurait mérité mieux à l’occasion de cette campagne. Peut-être pour la prochaine fois ? On sera alors en 2020...

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