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Assises régionales du logement en Île-de-France interdites aux mal-logés en lutte
Les 3èmes Assises régionales du logement se tenaient mardi dernier à la cité universitaire : il s'agissait de « faire le point sur la situation avec tous les interlocuteurs concernés », selon Jean-Paul Huchon et Emmanuelle Cosse, vice-présidente du Conseil régional, chargée du Logement.
Outre ces élus, les représentants de l'État, les adjoints au Logement de diverses communes franciliennes , dont Jean-Yves Mano, mais aussi nombre de bailleurs sociaux, étaient présents.
Tous ces responsables ont au moins un point d'accord : les mal-logés en lutte, premiers concernés ne sont pas les bienvenus dans ces assises présentées comme ouvertes : en effet, plusieurs cars de CRS nous attendaient de pied ferme devant l'entrée de la cité universitaire.
Les élus du Conseil régional prétendent n'avoir aucun poids sur l'État pour que celui-ci débloque des budgets pour le logement social, pourtant cela marche très bien lorsqu'il s'agit de gaspiller de l'argent public pour interdire aux demandeurs de logement l'accès aux réunions où chacun se congratule sur les efforts fournis.
La manifestation bruyante et déterminée de 70 mal-logés a tout de même amené le directeur de cabinet de Jean-Paul Huchon et d'Emmanuelle Cosse, élue au Logement, à nous recevoir : nous leur avons donc démontré sur des points précis que la politique menée non seulement n'était pas suffisante en moyens au regard des besoins, mais aussi que l'argent investi revenait à tout le monde sauf aux mal-logés dans de nombreux cas.
Quelques exemples :
- Le Conseil régional nous dit financer majoritairement des PLUS et des PLA-I , les vrais logements sociaux. Mais Emmanuelle Cosse et le cabinet de Jean-Paul Huchon ont dû reconnaître le problème : actuellement de nombreux bailleurs sociaux refusent en commission d'attribution et pour insuffisance de revenus des foyers dont les ressources correspondent cependant légalement aux plafonds de ces logements.
- Le Conseil régional met en avant le financement de l'hébergement d'urgence et des structures gestionnaires : mais sur le terrain, une grande partie de ce financement correspond à celui de chambres d'hôtel. De plus en plus, des foyers qui pourraient tout à fait payer un loyer sont condamnés à errer d'hôtel en hôtel, de banlieue en banlieue, tous les trois ou six mois, quand ce n'est pas plus souvent.
- La lutte contre l'insalubrité se traduit par le financement de travaux au coup par coup dans des logements sur-occupés et souvent dégradés dans le bâtiment même. Souvent, après avoir bénéficié de subventions importantes, les propriétaires virent leurs locataires pour vendre leur bien.
Malheureusement, la réponse des élus du Conseil régional n'a rien d'original : comme tous les autres, ils reconnaissent que la situation est catastrophique, ne contestent pas les problèmes que nous soulevons mais estiment être « ceux qui font le plus d'efforts » dans le domaine du logement social et que nous devrions donc aller manifester ailleurs.
Nous manifestons partout et nombreux : la seule politique du logement correcte est celle qui élimine le mal-logement, elle se juge aux résultats et pas au nombres de colloques, d'assises et d'événements de presse organisés sur le sujet.
Si les responsables en sont à prévoir des dispositifs policiers démesurés pour ne pas avoir à entendre la colère des expulsés, des expulsables, de ceux qui ne mangent pas à leur faim pour payer leur loyer, c'est qu'ils savent eux-mêmes combien les actions engagées sont dérisoires au regard de nos besoins.
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