Pour mémoire, suite à la rencontre du CAD-ST, de la CFDT et de la CGT avec le cabinet d’Emmanuel Macron le 17 novembre 2014, il avait été prévu de relancer une initiative au niveau de nos gouvernants six mois plus tard (voir l'article correspondant sur Miroir social). Courant avril 2015, l’initiative intersyndicale a été relancée (en la proposant à toutes les organisations syndicales). Les annonces du PDG les 5 mai (arrêt de la maîtrise technologique après ou dès le 14) et 12 mai (sur DPG) ont précipité les choses.

À ce jour, nous n'avons pas reçu de réponse d'Emmanuel Macron pour une rendez-vous. Cependant, des entretiens ont eu lieu entre l’intersyndicale et des députés proches du dossier. Il en ressort que les déclarations de Carlo Bozotti doivent être prises très au sérieux et qu'il y a bien un énorme problème avec notre avenir et la stratégie de ST. Ceci nécessite l'intervention urgente des salariés dans les discussions en cours entre actionnaires.

Comme nous l'avions anticipé et malgré l'alerte donnée en novembre 2014, aucune des actions nécessaires n’a été prise pour redresser la situation. Le décrochage de l'entreprise s’accentue dans un contexte marqué par la reprise des fusions dans notre secteur.

Face au risque de catastrophe sociale que laissent présager les déclarations du PDG de ST, nous demandons avant toute chose l'engagement du gouvernement et de ST sur l'emploi : aucun emploi ne doit être supprimé. Au contraire, la microélectronique et ST doivent créer des emplois.

Outre le risque de catastrophe sociale que laissent présager les déclarations du PDG de ST, nous insistons sur trois points.

• Face à une gestion financière à court terme de l’entreprise, il est grand temps que le gouvernement français prenne ses dispositions pour changer la gouvernance d’entreprise de ST, dont il est l’actionnaire principal avec l'Italie. Distribution de dividendes, rémunération excessive du personnel d'un côté, réduction des coûts et pression sur les salariés et leurs salaires de l'autre, doivent cesser.
• ST doit avoir une stratégie intégrée complète en termes de produits. C’est particulièrement vrai dans le domaine du numérique, identifié comme clef en France et en Europe en termes de souveraineté et d’indépendance technologique.
• Il faut retrouver de l’ambition industrielle. Si nous voulons assurer l'avenir de l'ensemble des sites et recréer des emplois, il faut une stratégie de redéveloppement. Pour cela, il faut mobiliser toutes les ressources de l'entreprise (dividendes), contrôler l'usage des subventions et, au-delà, injecter les capitaux nécessaires.

Nous appelons les salariés à agir en ce sens au plus vite et avec la plus grande énergie. Ensemble, nous sommes plus forts pour défendre nos emplois.
 
Communiqué commun du CAD-ST, la CFDT et la CGT