Des candidats qui ne parlent pas suffisamment de santé
Selon l’enquête d’Harris Interactive pour la Mutualité Française, si 3 Français sur 4 se déclarent intéressés par la campagne présidentielle, 72 % d’entre eux estiment que les candidats ne parlent pas assez de santé et que leurs propositions en la matière sont déconnectées de leurs préoccupations. Pour les Français, le financement de la protection sociale et l’accès aux soins pour tous sont, en matière de santé, les 2 enjeux majeurs de cette campagne.
Le déficit de la Sécurité sociale et l’avenir du système de santé inquiètent.
Plus de 6 Français sur 10 considèrent que le système de santé de leur pays fonctionne bien aujourd’hui.
Néanmoins, près de la moitié d’entre eux estiment que le système de santé en France s’est dégradé au cours des 5 dernières années et plus de 2 Français sur 3 se disent pessimistes quant à son avenir.
Une très grande majorité de Français (85 %) estime que le déficit de la Sécurité sociale est élevé, (voire très élevé pour 38 % d’entre eux). Pour près de 3 Français sur 4, le déficit de la Sécurité sociale peut même remettre son avenir en cause.
Pour les Français, la réduction du déficit de la Sécurité sociale passe en priorité par une meilleure organisation du système de santé, davantage de contrôles et le développement de la prévention. En revanche, les augmentations de taxes ou cotisations et les restrictions sur les remboursements pour réduire ce déficit sont beaucoup moins populaires.
Le sentiment d’un reste à charge qui augmente mais une bonne image de la Sécurité sociale et des mutuelles
Une majorité de Français estime qu’en moyenne, la Sécurité sociale rembourse moins de 60 % des dépenses de santé (1). Alors que plus de 2 Français sur 3 pensent que les soins seront moins bien remboursés par la Sécurité sociale à l’avenir, de nombreux Français ont déjà le sentiment que leur « reste à charge » a augmenté depuis 5 ans, quel que soit le type de soins (consultations chez un spécialiste, lunettes, prothèses auditives, soins dentaires, médicaments…), à l’exception des consultations chez un médecin généraliste. Malgré ce sentiment, 2 Français sur 3 ont une bonne image de la Sécurité sociale et des mutuelles.
Les Français sont partagés quant à l’universalité réelle de l’accès à des soins de qualité dans leur pays. Si plus de 3 Français sur 4 estiment qu’il est facile d’obtenir un rendez-vous rapide avec un généraliste, l’accès à un spécialiste est jugé beaucoup plus difficile pour 78 % d’entre eux.
Pour améliorer l’accès aux soins, l’implantation des médecins dans les déserts médicaux et la limitation des coûts (dépassements d’honoraires, prix des lunettes, des prothèses dentaires et auditives…) sont les mesures jugées les plus prioritaires. Les solutions jugées également importantes par les Français sont le développement de structures médicales regroupant différents types de professionnels de santé, la généralisation du tiers payant et un accès facilité aux réseaux et accords de leurs mutuelles avec les opticiens notamment.
Les Français partagés quant à l’utilisation des données et nouvelles technologies en santé
Par ailleurs, 89 % des Français jugent important de mieux utiliser les données de santé pour passer d’une médecine curative à une médecine préventive. Néanmoins, seuls 15 % d’entre eux disent avoir déjà utilisé un objet connecté pour obtenir des informations sur leur santé. Ils sont partagés quant à l’utilisation des nouvelles technologies (objets connectés, télémédecine, robots émotionnels ou chirurgicaux…) dans les différentes pratiques de consultations et de soins.
Les professionnels de santé et, dans une moindre mesure, les organismes publics bénéficient de la confiance d’une majorité de Français (respectivement 79 et 55 %) concernant le partage de données de santé personnelles via les nouvelles technologies. Près d’un Français sur deux acceptant de transmettre ses données à sa mutuelle le ferait plus volontiers pour des informations liées à sa santé (médicaments et traitements médicaux prescrits, maladie, opérations subies) que pour des données relatives à sa vie quotidienne (exercice physique et alimentation).
(1) L’Assurance-maladie prend en charge 76,8 % des dépenses de santé en général mais seulement 51 % des soins courants (hors ALD).
Une prise en charge de la perte d'autonomie qui ne satisfait pas
Pour près de deux tiers des Français, la prise en charge des personnes dépendantes n’est aujourd’hui pas satisfaisante. Les Français estiment que cette prise en charge devrait peser davantage sur la Sécurité sociale et les mutuelles que sur les proches. Selon eux, les priorités sur ce sujet sont le maintien à domicile le plus longtemps possible et le développement des lieux adaptés aux handicapés.
L’avenir du travail
Face aux évolutions du travail, les Français jugent plutôt positivement la mise en place du CPA (86 %), le développement de l’économie collaborative (79 %) et du travail indépendant (77 %) et l’« ubérisation » (2) de l’économie (58 %). Ils sont partagés sur l’instauration d’un revenu universel (45 % jugent cette idée positive). Et 68 % d’entre eux perçoivent négativement le fait de pouvoir rester connecté en permanence à son travail.
(2) C’est-à-dire, selon la définition donnée par Harris Interactive, « un nouveau modèle de commerce qui met en contact direct et instantané des fournisseurs de services avec des utilisateurs par l’utilisation des nouvelles technologies ».
Méthodologie de l’enquête
Enquête réalisée en ligne, par Harris Interactive, du 30 janvier au 7 février, auprès d’un échantillon de 2.000 personnes représentatif des Français majeurs, tenant compte des critères de sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé.