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14 / 04 / 2025 | 44 vues
Jean Claude Mailly / Abonné
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Trump : la tension contre la raison

Lors d’un contact avec un homologue français un financier américain annonçait sa volonté d’investir des fonds en Europe. Questionné sur les raisons il répondit : Je travaille au 70ème étage et le temps que je descende au rez-de-chaussée Trump avait changé trois fois de position !

 

Au-delà de l’humour l’anecdote est révélatrice.

 

Depuis qu’il est Président Trump multiplie les provocations, les goujateries, la tronçonneuse pour les services publics et les revirements à 180 degrés. Lui qui a fait faillite plusieurs fois et a eu recours à des fonds russes raisonne économiquement comme au 19ème siècle en voulant relancer pour les Etats Unis le protectionnisme.

 

Que l’ultra ou néolibéralisme soit en fin de cycle est une chose. Mais là où il faudrait réguler sérieusement au niveau international en refaisant un Bretton Woods, Trump fait tout le contraire en attisant les relations.


S’il a reculé récemment (jusque quand ?) sur les droits de douane, sauf pour la Chine, ce n’est pas comme il le prétend parce qu’il avait tout anticipé mais les attaques des marchés sur les actions et la dette américaine (donc les taux d’intérêt) se développaient et le risque d’inflation grimpait fortement. De fait ce que les économistes, les entreprises et les consommateurs détestent c’est l’incertitude et la crainte du lendemain.


Avec Trump ils sont servis !

 

Au-delà des questions économiques la situation n’est guère meilleure. Au plan géopolitique il subit pour le moment les choix de Poutine, veut plus ou moins annexer le Groenland, le Canada et Panama qui refusent bien entendu. On peut toujours penser qu’il tape fort pour mieux négocier. Mais quand on tape trop fort on tue toute négociation crédible. Un bon accord ne doit pas faire de perdant.

 

Au plan démocratique les inquiétudes sont majeures. Quand on s’attaque à l’Etat de droit, à la justice et aux contre- pouvoirs, qu’on remet en cause la liberté de la presse, qu’on encourage les autodafés numériques, qu’on remet en cause la recherche et la science on s’inscrit dans une démarche fasciste. On peut aussi paraphraser Jaurès : Trump porte la guerre comme la nuée porte l’orage !

 

Il est donc important que des réactions se développent aux Etats Unis et que l’Europe qui devient le seul garant aujourd’hui de la démocratie libérale (au sens politique) non seulement résiste mais parle le plus possible d’une seule voix.

 

C’est aussi le monde de demain qu’on prépare aujourd’hui.

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