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22 / 03 / 2019 | 898 vues
Cathy Simon / Membre
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Si l'OPCO des services à forte intensité de main-d’œuvre pousse comme il a été planté, il sera mort avant trois ans

Un accord portant création de l’OPCO des services à forte intensité de main-d’œuvre (Propreté, Prévention Sécurité, Commerce de gros, Travail temporaire, Hôtels Cafés Restaurants) vient d'être signé. Cet OPCO a pour vocation de garantir l’accès à la formation d’environ 4,5 millions de salariés (soit environ 2,5 millions d’ETP). Malgré l’immixtion de certaines composantes non justifiées (branches du commerce qui devraient participer à l’OPCO du commerce et dimension interprofessionnelle), le projet correspond à celui que notre organisation syndicale portait depuis l’an passé.
 

Un projet ambitieux
 

Il s’agit, au sein d’un opérateur, de réunir des branches, dont les salariés connaissent en majorité des parcours professionnels heurtés, sont confrontés à des conditions de travail difficiles et possèdent un niveau de qualification à compléter. Ainsi, les branches professionnelles qui ont constitué cet OPCO visent à construire des politiques de formation fortes et ambitieuses et d’investir financièrement à cette fin. C’est résolument le projet que notre organisation syndicale nourrit.
 

Un projet né dans la douleur
 

Si notre signature s’est opérée sans arrière-pensée, notre organisation reste attentive et se préoccupe des conditions de la naissance de ce projet. L’OPCO est ainsi constitué dans le périmètre affiché d’un inter-branches mais possède une dimension interprofessionnelle, à la suite de l’OPA du MEDEF.
 

Les vives tensions au sein du patronat ont des conséquences sur le contenu de l’accord, voire peut-être sur l’évolution du projet. Ainsi et malgré nos revendications, le patronat a notamment refusé de s’engager sur les emplois des salariés des OPCA (OPCALIA, FAF-TT, FAFIH et Intergros).
 

Pour notre organisation, le plus important reste la nature contractuelle de l’accord, tandis que de nombreuses organisations déclaraient négocier sur ordre des services de l’État. Il revient à présent aux organisations signataires de faire vivre le projet par elles-mêmes, à la hauteur de ses ambitions.
 

Si le projet pousse comme il a été planté, il sera mort avant trois ans.
 

Malgré les signatures patronales, de nombreuses fédérations patronales ne partagent pas l’ambitieux projet et nourrissent une vision financière, orientée vers leurs seuls intérêts.
 

Dans certaines branches, des organisations patronales se sont déjà réunies afin de s’assurer que les fonds financiers soient garantis dans le périmètre de la branche, si besoin par des demandes de baisse des contributions. Ces premiers actes contredisent le projet d’OPCO et mettent en péril les politiques de branche, l’OPCO et, plus globalement, le paritarisme.
 

C’est pourquoi, dans les prochains mois, notre organisation syndicale s’attachera à construire le projet pour lequel elle a signé, à négocier des politiques de branches ambitieuses et à bâtir un opérateur de compétences fort, destiné à garantir les droits et intérêts des salariés.

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