Organisations
Mutualité Française: Une AG et des "journées de rentrée" d'importance
Organisées tous les ans, à l’exception des années Congrès, les Journées de rentrée de la Mutualité Française , temps fort d’influence du mouvement mutualiste dans les territoires, sont l’occasion d’échanges entre les mutualistes et de nombreuses personnalités et experts autour d’une thématique de la santé et de la protection sociale.
Différents formats permettent ces échanges :
- des conférences, des débats
- des stands d’exposants mutualistes, de start-ups et d’entreprises du secteur de la santé
Les Journées de rentrée et l'Assemblée générale de la Mutualité Française se tiendront cette année les 10, 11 et 12 octobre à Rennes. Eric Chenut, Président de la FNMF, a bien voulu répondre à mes questions à quelque semaines de ces évènements d'importance.
Quelles vont être les principales thématiques abordées pour la prochaine AG et au JRMF ?
3 thématiques seront à l’honneur pour nos journées de rentrée qui réunissent chaque année nos adhérents :
- Les protections sociales durables et leurs financements
- La data en santé : quelles opportunités pour le système de santé, les mutuelles et les adhérents ? Ce sera aussi l’occasion de présenter les travaux du Lab sur « Numérique et Santé »
- Enfin, nous aurons un échange avec le président de l’Association des Assureurs Mutualistes, Thierry Martel, pour partager nos visions et positions respectives pour obtenir une meilleure prise en compte de nos spécificités et favoriser le développement des activités mutualistes.
A la suite de cette journée, notre AG se tiendra avec un premier consacré à la vie de la fédération, à savoir le bilan d’activité de l’année écoulée et à l’élection de nouvelles administratrices et de nouveaux administrateurs. Puis nous ferons un point d’étape et nous engagerons la suite des travaux de la raison d’être et de l’empreinte mutualiste, deux chantiers stratégiques présentés au Congrès 2022 à Marseille.
Quelles sont les mesures que vous allez porter pour le PLFSS de cette année ?
Nous en appelons à des mesures structurelles, véritablement débattues et concertées. Il est plus qu’urgent de dépasser les postures idéologiques et faire preuve de courage politique. Il nous faut, par l’intelligence collective, sortir par le haut de la situation critique que nous connaissons.
Cela pose des choix de sociétés cruciaux sur le périmètre, les modalités et le financement de la solidarité, sur les moyens qui permettraient aux plus vulnérables de s’émanciper et de mener leur projet de vie, sur le type de société que nous voulons
Nous avons plusieurs propositions sur la prévention, l’organisation des soins, l’accès à la complémentaire santé ou encore l’égalité de traitement entre le secteur public et le secteur non lucratif. (*)
La Mutualité Française a tenu ces jours-ci une conférence de presse pour marquer la « rentrée sociale et politique » et lancer "le carnet de santé de la France". Pouvez-vous nous en dire plus ?
L’objectif est de mettre en évidence les grands enjeux auxquels les lois de financement 2024, dont celle de la sécurité sociale doivent répondre, et présenter nos propositions pour alimenter le futur débat parlementaire.
Cette publication, qui deviendra annuelle, fait état d’un véritable diagnostic de notre protection sociale en mettant en miroir des données objectives et des donnés de perception.
Avec cette initiative, nous proposons de suivre l’évolution d’indicateurs clés de l’état de santé de la protection sociale du point de vue des assurés sociaux.
Au fil des parutions, ce carnet de santé permettra d’établir un diagnostic suivi de l’état de notre protection sociale, indispensable à la mise en place des solutions nécessaires à sa transformation.
Nous avons mis en lumière 6 thématiques phares :
- accès aux soins,
- autonomie & dépendance,
- petite enfance,
- prévention & santé publique
- retraite & prévoyance
- financement.
Inflation des restes à charge, pénurie de l’offre de soins, inquiétude sur l’avenir du système : ce carnet de santé met en évidence une urgence à agir, car notre système de protection sociale ne répond plus à sa promesse initiale.
(*) Les propositions de la Mutualité Française pour le PLFSS 2024
La prévention au cœur des politiques de santé
Les mutuelles, qui mènent chaque année plus de 26 000 actions de prévention sur le territoire, restent convaincues de l’importance d’une approche préventive de la santé. Des thérapies non-médicamenteuses comme l’activité physique adaptée prescrite par un médecin ou le recours à un diététicien, validées scientifiquement par la Haute Autorité de Santé et l’INSERM, ont montré leur efficacité en cas d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension artérielle et pour certains cancers.
Nous proposons de :
- contribuer à la construction des parcours prévention aux âges clés.
- baisser la fiscalité (avec une TSA minorée) des contrats de complémentaire santé qui proposent à leurs adhérents des actions de prévention.
Organisation des soins
Face à la raréfaction du temps médical et au développement des maladies chroniques, notre système de soins doit être pensé différemment et le seul médecin traitant ne peut organiser seul le parcours de soins. Le partage de compétences au sein d’une « équipe de soins traitante » choisie par le patient et constituée a minima d’un médecin, d’un assistant médical, d’un infirmier et d’un pharmacien, allégerait la charge des médecins et limiterait le renoncement aux soins et/ou prise en charge tardive notamment.
Nous proposons de :
- expérimenter l’« équipe de soins traitante » sur des zones caractérisées par une offre de soins particulièrement insuffisante.
- établir une égalité de traitement entre le secteur public et le secteur privé non lucratif et transposer automatiquement des mesures de revalorisations à l’ensemble des personnels afin d’assurer l’attractivité des métiers.
Accès à la complémentaire santé
Des personnes ne bénéficient d’aucune aide fiscale ou sociale pour leur contrat de complémentaire santé : c’est le cas par exemple des retraités.
- La Mutualité appelle à renforcer l’accès financier à la complémentaire santé des populations les plus fragiles, en diminuant la TSA[2] sur les contrats non aidés à 7,04%
Compenser les exonérations de cotisations sociales pour financer le système de protection sociale
Plutôt que de doubler les franchises médicales sur les médicaments et les consultations, avec une perspective de recettes d’à peine 800 M€, le Gouvernement devrait rétablir le principe de compensation systématique et intégrale des exonérations de cotisations sociales. Celle-ci permettrait de récupérer 3 fois plus, à savoir 2,1 milliards d’euros.
- Nous appelons à sa remise en place dès 2024 pour contribuer à rééquilibrer le système.
- Protection sociale parrainé par MNH