Même si certains spécialistes s’accordent à reconnaître une tendance décennale de baisse des inégalités de revenus en Europe mesurée par l’indice de Gini, les écarts entre les États membres restent très marqués : le seuil de pauvreté dépasse les 1.300 euros en Suisse et en Norvège et tombe à 265 euros en Roumanie.


Cependant, « être pauvre, ce n’est pas uniquement manquer d’argent » (1) : l’éducation, le logement, l’emploi, l’énergie et l’accès à un réseau, à la culture, aux loisirs et aux nouvelles technologies sont des sujets qu’il est impératif d’inclure dans les analyses liées aux inégalités. Ces acquis sociaux sont la cible de ceux qui attaquent le modèle social européen sous couvert d’un environnement concurrentiel nécessitant de fait une réduction du « luxe » que constitueraient les dépenses de protection sociale.


Ayant démontré sa force de résistance aux crises économico-financières subies depuis 2008, l'économie sociale et solidaire s’inscrit dans une nouvelle vague de créativité, spécifique à l’innovation sociale : une recherche de réponses créatives (à des problèmes non résolus ni par l’État ni par le marché) portées par des projets dont les objectifs et les moyens sont sociaux, mobilisant de multiples partenaires de différents horizons qui co-construisent de manière collaborative.
 

Ce secteur économique au service du bien-être social de tous et dont le poids représente environ 10 % de l’ensemble des entreprises au sein de l’Union européenne sera-t-il notre nouveau modèle qui permettra d’allier utilité économique et sociale, vecteur d’un développement durable et inclusif ou simplement le sparadrap d’un modèle en décrépitude ?
 

C’est l'un des paris les plus osés des années à venir et que Pour La Solidarité prend depuis plus de dix-sept ans. Face aux grands défis que nous affronterons ensemble, que 2020 vous soit plus douce, plus égalitaire et plus innovante !

(1) Dans Dieu n'habite pas La Havane de Yasmina Khadra.