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Conditions de travail dégradées à la Macif : La CGT alerte une nouvelle fois la direction
Pendant que la direction de la Macif se targue d’être employeur de référence et affiche récompenses et trophées reçus en tant que Top employeur et acteur responsable socialement de l’ESS , la réalité dans l’entreprise quant aux conditions de travail est toute autre. Conditions de travail qui se dégradent partout, chaque jour un peu plus.
On ne compte plus les alertes et interpellations de la CGT en instances, aux médecins et inspections du travail. La situation est si préoccupante qu’elle fait dire à un médecin du travail que de la situation de la Macif à l’entreprise Orange, il n’y a qu’un pas… Nous savons tous comment cela a fini chez Orange.
Que constatent la CGT et les salariés ?
- A la DSI, (Service des sinistres étrangers) un droit d’expression de 26 pages des salariés est envoyé à la Direction du fait de la charge de travail et de la nouvelle organisation que la Direction veut mettre en place. La CGT soutient les collègues qui se sont mis en grève face à l’inertie de nos dirigeants.
- Des SGD France entière au bout du rouleau avec les appels entrants et GOING non adapté aux métiers
- Des conditions de travail tellement dégradées au service PJ de Vendin en lien avec le management, qu’un droit d’alerte a été déclenché.
- A chaque visite d’inspection, des élus de la CSSCT constatent soit des problèmes managériaux soit des problèmes d’organisation du travail pathogène et parfois les deux
- Des problèmes de sous-effectif partout tant la Macif peine à recruter et à conserver les nouveaux embauchés. La Macif n’arrive plus à recruter et n’attire plus : pour exemple en SGD corpo les GG partent à la Maif et gagnent 400 euros de plus par mois sans négocier (ils sont formés par la Macif et partent du fait des conditions de travail)
- Une pression des chiffres inatteignable dans la plupart des métiers
- Une surveillance et un contrôle de l’activité des salariés insupportable et un manque d’autonomie,
- Un benchmark dans les services : une mise en compétition entre salariés et équipes à travers des jeux infantilisants et des reportings toujours plus nombreux
- Une augmentation des déclarations d’agressions dans les PAP, des violences verbales et physiques
Nous ne sommes pas les seuls à le dire, même les inspections et médecins du travail constatent les dégradations :
- Au service corporel de Niort, l’Inspecteur du travail est intervenu et attend le rapport du médecin du travail de Niort qui s’est dit très inquiet pour la santé des salariés. Les salariés qui ont adressé un courrier à la Direction pour exiger des solutions, contraints de menacer de se mettre en grève pour se faire enfin entendre.
- Des médecins du travail envoient des courriers d’alerte à la Direction
Et même les outils de l’employeur le confirment !
Le baromètre de l’employeur, outil patronal pourtant conçu pour minimiser les mauvaises notes, est très révélateur de ce qui se passe.
La CGT constate en effet à travers ce baromètre que :
- 41% des salariés n'ont pas le sentiment que la Macif agit en faveur de la qualité de vie au travail
- 30% considèrent que la direction n'a pas une gestion équitable entre salariés
- 35% ne s'estiment pas accompagnés en cas de changement
- 39% n'ont pas le temps de s'approprier les changements dans l'entreprise
- 41% estiment ne pas pouvoir évoluer
- 39% affirment que leurs objectifs sont irréalisables
- 32% jugent que la charge de travail n'est pas adapté au temps de travail
- 1 salarié sur 3 n’a pas confiance en son avenir professionnel à la Macif
Autre outil : le Bilan Social avec l’évolution de nombre d’indicateurs intéressants :
L’évolution du taux d’absentéisme maladie est éloquent.
En 2022 il a progressé de 22 % chez les employés et 26,5% chez les cadres !
Une envolée catastrophique directement liée à ces multiples situations de souffrance dans tous les services.
Le bilan social fait état :
- D’un taux d’absentéisme maladie toujours plus élevé dans le réseau.
- D’un nombre de départs volontaires (rupture conventionnelle, démission, rupture en période d’essai) qui n’a jamais été aussi élevé
- D’une hausse des ruptures à l’initiative de la Direction
En parallèle, les élus dénombrent des dossiers d'inaptitude à chaque CSE…
Face aux alertes de la CGT et à cette souffrance généralisée, que fait la Direction ?
Elle met en place un soi-disant plan de lutte contre l’absentéisme qui n’est rien d’autre que la mise en place de contrôle des arrêts maladies par des compagnies privées dans le but de faire peur aux salariés.
Résultat c’est encore pire !
Elle met en place de courtes formations inutiles et sans suivi qui ne font que masquer provisoirement son inaction.
La QVT et les actions qu’elle met en place sont largement insuffisantes et servent de cache misère. Sans compter qu’il vaut mieux dans certaines situations éviter de s’épancher sur ses difficultés auprès de ces services parce que cela peut être utilisé contre vous.
La Direction refuse de revoir sa politique de management et organisationnelle quand bien même il est prouvé qu’elle est nocive “parce qu’elle refuse de revoir la stratégie de l’entreprise”.
Concernant les mesures proposées suite au baromètre interne, un plan d’action fourni à la hâte au dernier moment dans les instances qui n’apporte rien de concret pour améliorer les conditions de travail. Ce n’est pas fait pour ça !
A droite et à gauche on fait des ateliers, du bricolage, on met un pansement sur une jambe de bois.
Une fois encore, les instances représentatives du personnel ne sont pas associées à l’élaboration de ces mesures.
Cerise sur le gâteau, des salariés sont sanctionnés un peu partout pour des motifs extravagants quand il faudrait au contraire prendre en compte l’étendue des dégâts.
La course a la surperformance et les réorganisations de services sont en train de détruire la Macif et la santé des salaries qui la font vivre.
Il faut que la Direction de toute urgence, comme le demande depuis longtemps la CGT, écoute les remontées des salariés et des élus et prenne enfin la mesure de cette souffrance qui s’amplifie partout dans l’entreprise et dont la cause est son modèle organisationnel. La CGT demande en urgence en sus de remettre en cause son modèle délétère :
- Aux autres OS de s’associer à une demande expertise au CSE concernant les conditions de travail dans l’entreprise et les RPS
- La mise en place de réels moyens de suivis des services et des impacts des changements qu’ils subissent en lien avec les instances représentatives du personnel
- Des suivis réguliers des services ayant fait l’objet d’alerte par les élus notamment en CSSCT
- Une réunion paritaire pour aborder en détails le problème des conditions de travail dans l’entreprise et mettre en place un plan d’action suivi avec un état des lieux services par service ( effectifs, etc..)
- Une réunion spécifique pour évoquer les problèmes rencontrés dans le fonctionnement des instances notamment le CSE
- De réelles négociations avec l’employeur et non pas des présentations powerpoint déjà ficelées
- Une réflexion concertée sur le sens au travail dans l’entreprise
Les salariés s’organisent en lutte: services corporels, DSI, services matériels en grève
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