Organisations
Reconnaissance et valorisation des compétences... Un tremplin pour les bénévoles de l’Économie Sociale !
Fin septembre, "Pour La Solidarité" réunissait des intervenant·e·s de divers horizons pour aborder une thématique centrale : la reconnaissance et la valorisation des compétences des bénévoles au sein de l’économie sociale.
La conférence a débuté avec une introduction de Françoise Kemajou, directrice de POUR LA SOLIDARITÉ, qui a souligné l'importance du sujet, rappelant que l'engagement bénévole ne doit pas être perçu uniquement sous l'angle de l'insertion professionnelle, mais aussi comme un choix libre. Ensuite, Fabrice Belin, directeur du Comité du Secours Populaire Français de Roubaix a évoqué le rôle essentiel des bénévoles dans l’organisation, tout en s’interrogeant sur la façon de valoriser leurs compétences en respectant leur expérience et en empêchant la reproduction des schémas de domination institutionnelle.
La valorisation des compétences des bénévoles et des personnes concernées
Pour enrichir le débat, plusieurs intervenant·e·s issu·e·s de la société civile et du monde académique ont pris la parole.
Laurent Sovet, maître de conférences en psychologie à l’Université Paris-Cité, a proposé une analyse critique de la notion de compétence, soulignant sa complexité et les divergences académiques autour de cette notion. Il a également évoqué les référentiels de compétences en lien avec l'employabilité et la nécessité de réfléchir de manière critique à leur construction.
Sylvie Le Bars, directrice de Coopésia a expliqué comment le projet FAMOUS a contribué à la valorisation des compétences des bénévoles, en les aidant à mieux conscientiser et formaliser leurs apports dans les activités associatives. Elle a évoqué l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les associations françaises et la manière dont celles-ci ont dû réinventer leurs modèles.
Cristina Bala, directrice de l'Asociatia Stea en Roumanie, a partagé l'expérience roumaine. Elle a mis en lumière la précarité dans la région de Satu Mare. Ainsi, elle a expliqué comment des initiatives locales, adaptées aux besoins des personnes telles que les projets communautaires, la thérapie occupationnelle, le coaching vocationnel et le volontariat permettent aux personnes de développer des compétences, de gagner en autonomie et de contribuer à la dynamique locale.
Bénévolat et accès à l’emploi : perspectives critiques
Lors de la table ronde modérée par Alain Willaert, coordinateur général du Conseil bruxellois de coordination sociopolitique, plusieurs intervenant·e·s ont discuté des enjeux du bénévolat, en particulier la distinction entre bénévolat et emploi et de l'importance de rendre visibles les apports des bénévoles tout en maintenant l'accessibilité au volontariat malgré la professionnalisation du secteur.
- Milena Chantraine, secrétaire générale de la Plateforme Francophone du Volontariat, a insisté sur le fait que le bénévolat ne doit pas être perçu comme un tremplin direct vers l'emploi, mais bien comme une activité libre et altruiste.
- Manon Jacob a partagé l’expérience de Give a Day, une plateforme belge facilitant l'engagement bénévole, en soulignant l’importance de la sensibilisation locale pour encourager la mobilisation des citoyen·ne·s. Elle a noté que, dans certaines régions comme la Flandre, le bénévolat est perçu comme complémentaire aux services publics, tandis qu’en Wallonie, il est perçu comme une menace pour l'emploi.
- Nora Chiheb, responsable et chargée des partenariats au Comité du Secours Populaire Français de Roubaix, a illustré, à travers des exemples concrets, comment les bénévoles peuvent développer des compétences transférables tout en jouant un rôle central dans les actions de solidarité.
- Matthias Rosenzweig, chargé de recherches au sein du conseil bruxellois de coordination sociopolitique a expliqué que le secteur social et de la santé à Bruxelles s'est professionnalisé. Il a aussi noté que le désengagement de l’État augmente la dépendance des associations envers les bénévoles, créant ainsi une pression sur eux.
- Françoise Kemajou a évoqué le rôle des bénévoles, et a insisté sur l'importance d'un accompagnement personnalisé, notamment à travers des projets comme MentorYou, qui permet aux bénévoles d’acquérir et de diffuser leurs compétences.
Conclusion et perspectives
La conférence s'est conclue par la présentation du Livre blanc du projet FAMOUS par Laurent Sovet, qui résume les principaux enseignements et recommandations pour renforcer la reconnaissance des compétences des bénévoles dans l’économie sociale. Parmi les recommandations figurent l’encouragement de la co-construction avec les acteurs associatifs et l’élaboration d’une terminologie commune pour faciliter la reconnaissance des compétences.
Le projet FAMOUS est cofinancé par le programme européen Erasmus+.