Campagne sur l'Impôts sur le revenu: On n'est pas des "Trèsmobil"
Alors que la campagne impôt sur le revenu débute à grand renfort de communication, de dysfonctionnements du site impots.gouv et sur fond de géphyrophobie (*) , certaines directions locales ne sont pas en panne d’idées révolutionnaires pour, selon elles, améliorer le service public.
Ainsi, dans la crainte de files d’attente trop longues à l’extérieur de nos centres des finances publiques, elles n’hésitent pas, en l’absence de précision dans la note de campagne nationale, à organiser au travers de notes de service internes l’envoi d’agents dits « mobiles » à l’extérieur des bâtiments afin d’engager un bref échange pour déterminer le motif du déplacement de l’usager et apprécier de sa pertinence.
Combien d’incidents faudra-t-il pour qu’on comprenne vraiment ?
Nous nous retrouvons ainsi face à l’intéressant paradoxe d’organiser simultanément la présence de vigiles devant les sites et la surexposition de certains agents à l’extérieur des bâtiments en période de vigilance urgence attentat.
Tout en contrevenant, qui plus est, aux obligations de discrétion des échanges avec les contribuables évoquant nécessairement leur situation individuelle puisque, en quelque sorte, sommés de justifier de leur présence physique.
Quelle bien curieuse conception du service public alors que « la campagne déclarative est un moment déterminant de l’appréciation des usagers particuliers sur la qualité de service rendu par la DGFiP » !
Cet accueil 2.0 ne mérite décidément qu’un zéro pointé ! Alors que la Direction Générale enchaîne les Groupes de Travail et les Comités de Suivis relatifs à la sécurité, ces décisions ne font que confirmer les inquiétudes exprimées par notre syndicat en matière de sécurité des agents en charge de l’accueil.
Interpelant la cheffe de service RH en Formation Spécialisée de Réseau le 9 avril dernier, nos représentants ne se contenteront pas de sa réponse empreinte d’une connaissance profonde de la réalité quotidienne des services : « ce n’est pas sur le trottoir, c’est sur l’espace clos et fermé de la direction, on n’est pas sur la voie publique ».
Notre organisation syndicale rappelle que l’allongement des files d’attente devant nos services est le fruit du Nouveau Réseau de Proximité (NRP) dont les conséquences sont désastreuses en matière de service public et que l’artifice des Établissements France Service ne saurait masquer.
Aussi exigeons-nous le rétablissement d’un réel accueil physique de proximité pour un service public de qualité. Le service public, c’est aussi une question de moyens !
Les agentes et les agents de la DGFiP ne sont pas des « trèsmobil » et « faire le trottoir » n’entre en aucun cas dans leurs attributions.
(*) La géphyrophobie est un trouble anxieux caractérisé par la peur des ponts