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08 / 06 / 2022 | 44 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Les 30 ans de Santé & Travail : un engagement mutualiste fort en faveur de la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail

A l’occasion du débat public avec les partenaires sociaux organisé par le magazine Santé & Travail le 19 mai dernier à Paris, les acteurs du mouvement mutualiste ont souligné leur fort engagement en faveur de la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail. Un enjeu essentiel pour réduire les inégalités sociales de santé.

 

La Mutualité revient dans sa dernière publication sur ce moment  d'importance et les évènements marquants de cette journée.

 

Pour mémoire, le magazine mutualiste Santé & Travail a été créé en 1991 par la Fédération nationale de la Mutualité Française (FNMF). Pour René Teulade, alors président de la FNMF, il s’agissait de de faire de ce nouveau support un outil de promotion de la santé au travail, considéré comme le parent pauvre de la santé publique. Pour fêter ses trente ans d’existence, la revue a choisi d’organiser un débat public au siège du Conseil économique social et environnemental (Cese).- En ouverture de cet évènement, les acteurs du mouvement mutualiste ont tenu à rendre hommage à cette revue de référence pour les acteurs de la santé au travail, professionnels ou représentants du personnel. Santé & Travail s’inscrit en effet dans le champ de l’information sociale.

 

« La revue contribue à partager les moyens de prévenir les risques professionnels, lesquels ont des conséquences extrêmement importantes sur la qualité de vie au travail, la pénibilité ou encore la capacité à mener un projet professionnel tout au long d’une carrière », a souligné Éric Chenut, président de la Mutualité Française. Rappelant que les conditions de travail sont des puissants déterminants de la santé et de la qualité de vie, le dirigeant mutualiste a plaidé pour un renforcement de la prévention en milieu de travail. Car les inégalités sociales de santé n’ont pas disparu, elles se sont même aggravées. « Les écarts d’espérance de vie entre un ouvrier et un cadre sont effrayants », s’est ému Thierry Beaudet, aujourd’hui président du Cese après avoir occupé le mandat de président de la Mutualité Française.

 

Un rôle de « lanceur d’alerte »

 

Si les accidents du travail ont fortement diminué, les maladies professionnelles ont nettement augmenté avec l’explosion des troubles musculosquelettiques (TMS) et des risques psychosociaux (RPS). Patrice Fort, président de l’Union de Groupe Mutualiste (UGM) Santé & Travail et vice-président de la Fédération des Mutuelles de France, a pointé le rôle de « lanceur d’alerte » de la revue sur des dossiers comme les cancers professionnels, les effets délétères de l’intensification du travail ou encore les risques de désinsertion professionnelle de salariés usés par leur travail. Le magazine a su jouer pleinement son rôle en devenant un guide pour l’action. « Santé & Travail, appuyé par le mouvement syndical dont nous savons pouvoir compter sur le soutien, a contribué à faire émerger ces questions dans le débat public », a-t-il ajouté. Le choix du Cese, lieu de démocratie sociale par excellence, pour fêter ce trentième anniversaire est emblématique de l’engagement de la revue à faire vivre le débat, diffuser et valoriser les connaissances. « Ce magazine partage et illustre dans son domaine ce que sont les valeurs mutualistes, la solidarité, l’humanisme, l’engagement au service du bien commun », a poursuivi Patrice Fort.

Travail soutenable et dialogue social

Introduites par des chercheurs de renom en ergonomie, Catherine Delgoulet et Bernard Dugué, les deux tables rondes réunissant les partenaires sociaux ont été un moment fort de ces rencontres.


Un travail soutenable, c’est-à dire un travail permettant de construire sa santé physique et psychique tout au long de sa carrière, a été le thème du premier débat entre responsables syndicaux, Laurent Berger de la CFDT, Yves Veyrier de FO, Dominique Corona de l’UNSA, et représentants des organisations patronales, Jean-François Pilliard, ex-dirigeant du Medef, Michel Chassang de l’Union des entreprises de proximité U2P.


Les échanges ont porté en grande partie sur la reconnaissance de la pénibilité du travail, laquelle devrait permettre un départ anticipé en retraite pour les salariés les plus exposés.  Le dialogue social pour la santé au travail a été le fil conducteur de la seconde table ronde.


Nayla Glaise de l’Ugict CGT, Benoît Teste de la FSU, François Hommeril de la CFE-CGC ont ainsi pu débattre avec Éric Chevée, représentant de la CPME, Mathilde Icard de l’association des DRH des grandes collectivités territoriales et Hugues Vidor de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire UDES. Les responsables syndicaux ont appelé de leurs vœux une participation accrue des salariés au dialogue social afin de redonner à chacun du pouvoir d’agir sur son travail. Pouvoir d’agir qui va de pair avec la construction de sa santé.

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