Dans le milieu syndical, on s’efforce bien souvent de défendre son indépendance vis-à-vis des partis politiques.

Pourtant, les syndicalistes et les politiques sont de plus en plus des acteurs complémentaires de la vie des entreprises, entre concessions faites par les uns et subventions accordées par les autres pour sauver des entreprises, la cause commune est alors embrassée sans détour.

Je défends l’idée que les syndicalistes peuvent non seulement mais doivent aujourd’hui s’investir en politique, notamment dans la gestion des communes, car leur expérience acquise au sein même des entreprises peut être précieuse dans les prises de décisions.

Pourquoi se laisser confisquer plus longtemps la possibilité d'agir de l'intérieur puisque de l'extérieur nous avons non seulement le sentiment de subir les situations mais aussi l'impression que nous aurions fait mieux si notre point de vue avait été entendu ?

Par mon expérience chez Tioxide, j'ai pu constater par exemple que mes collègues syndicalistes espagnols ou italiens étaient associés aux tractations lorsqu'un plan de sauvetage était négocié, alors que chez nous, à Calais, nous avons été complètement exclus des tractations en 2009, lorsque l'entreprise avait rencontré les politiques et signé un accord de maintien de l'emploi contre des subventions.

• À noter au passage que les engagements sur l'emploi n'ont pas été tenus mais les subventions, elles, ont bien été empochées.

Entre les petits artisans qui ont souvent du mal à s’en sortir et les grandes entreprises qui raflent des aides quelquefois nécessaires et bien souvent arrachées avec un chantage odieux à l’emploi, il est nécessaire de pouvoir compter sur des hommes de terrain qui sauront voir derrière le rideau.

J’ai moi-même franchi le pas et serai candidat sur une liste d’intérêt général dans la commune de Marck-en-Calaisis en mars prochain.