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11 / 01 / 2013 | 18 vues
A Messaoud / Membre
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Quand Cécile Duflot annule un déjeuner pour esquiver les questions de fond

En 2010, Benoist Apparu, alors Ministre du Logement avait annulé un déjeuner avec des investisseurs immobilliers en raison de la présence de mal-logés venus l'interpeller au restaurant de prestige, le Carré des Feuillants, dans le Ier arrondissement .

Le changement, ce n'est pas maintenant, en tout cas pas vis-à-vis des mal-logés en lutte qui ont des questions de fond à poser à leur ministre : Cecile Duflot, qui avait choisi de rencontrer les mêmes investisseurs immobiliers dans le même restaurant gastronomique a également annulé sa venue au Carré des Feuillants en apprenant que les mal-logés l'attendaient devant la porte. Elle n'a pas hésité à nous laisser en face à face avec les forces de l'ordre qui nous ont évacués de l'entrée du restaurant.

Sans doute les problèmes de fond que nous souhaitions aborder avec elle sur sa politique lui ont-ils coupé l'appétit.

Mais les mal-logés ne sont pas seulement là pour faire de la figuration muette lors des visites médiatiques de Mme Duflot dans des hébergements d'urgence.

Les mal-logés ne peuvent se contenter de déclarations de bonnes intentions : nous en avons eu tout l'automne sur des réquisitions qui devaient intervenir au plus tard en décembre et qu'on nous annonce maintenant en avril. Nous en avons eu au début de l'hiver, quand il était assuré que personne ne serait à la rue. Or, des personnes sont mortes dans la rue encore ces derniers jours.

Dès septembre, le ministère avait fièrement produit à la presse une liste de terrains publics qui allaient être cédés pour faire du logement social. Or , rien que sur la liste francilienne, ces adresses sont pour un tiers  actuellement occupées par des services de l'État, qu'il s'agisse de bâtiments du Ministère de la Défense ou du Ministère des Droits de la Femme ; ou alors il s'agit de monuments historiques, comme la Halle Freyssinet.

Dès septembre, on nous avait promis des « super PLA-I » adaptés aux ressources des demandeurs de logement. Or, pour le moment, même le nombre de PLA-I programmés dans les nouvelles constructions n'a pas été revu à la hausse et tous les acteurs du logement s'accordent à dire que l'engagement de 150 000 logements ne peut-être tenu dans les conditions actuelles.

On nous annonçait des réformes fiscales destinées à décourager la spéculation sur les terrains à bâtir en taxant les plus-values effectuées sur les ventes, sauf lorsqu'il s'agissait de vendre pour faire du logement social : l'amendement en question a été retoqué par le Conseil constitutionnel et aucune mesure alternative n'est programmée.

Alors, non, les mal-logés ne se contenteront pas de mesurettes prises en grande pompe, de quelques réquisitions, de rallonges budgétaires pour l'hébergement d'urgence quand c'est de logements que les gens ont besoin.

C'est ce que nous étions venus dire à Mme Duflot : nous sommes désolés que notre détermination lui coupe l'appétit comme elle l'avait coupé à son prédecesseur, qu'elle critiquait tant.

Nous voulons des actes, une vraie politique de logement social répondant à la demande des millions de mal-logés de ce pays et nous continuerons d'aller à la rencontre de notre ministre pour l'exiger.

Pour la « petite » histoire, si les mal-logés n'ont pas vu Cecile Duflot, ils ont croisé Claude Guéant à l'entrée du restaurant (voir la vidéo) : manifestement, il n'y pas de désaccord fondamental sur la gastronomie de prestige entre le nouveau gouvernement et l'ancien.

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