La page 10 du Monde du 27 mai 2011 titrait : « Croissance, emploi : l’embellie est encore fragile », avec en sous-titre : « La tendance à la baisse du chômage s’est confirmée en avril ». « Quatre mois consécutifs de baisse pour le chômage », selon l’INSEE. 
« Notre pays a amorcé la sortie de crise » est la conviction du Ministre Xavier Bertrand

Quels sont les chiffres ?

Selon l’INSEE, la baisse du chômage en avril 2011 est de 0,4 %. Ce pourcentage ne s’applique précisément qu'à la catégorie A des demandeurs d’emplois.

Nombre de demandeurs d’emplois

Constatons  

La baisse des demandeurs d’emplois entre décembre 2010 et avril 2011 reste faible (- 53 400)

L’augmentation des catégories B et C se poursuit même sur cette période (+ 47 000), ce qui signifie une progression de la précarité de l’emploi.

Cette baisse du chômage s’expliquerait par une baisse de celle des moins de 25 ans, ce qui n’est pas le cas. En effet, selon les enquêtes sur le taux d’activité des moins de 25 ans (celui-ci a diminué de 1,7 point au quatrième trimestre 2010) et la proportion des 15-24 ans en emploi (celle-ci a baissé pour la même période de 0,8 point de %), le chômage des jeunes ne diminue pas. Le nombre de jeunes enregistrés comme chômeurs baisse en conséquence d’un nombre grandissant de jeunes « découragés » par leurs recherches infructueuses.

Les chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d’un an) sont de plus en plus nombreux. Ils passent de 958 800 en juin 2008 à 1 524 800 en avril 2011, soit une progression de + 573 500 (et 7 500 de plus qu’en décembre 2010).

Avec les jeunes, les femmes continuent d’être les plus touchées par le chômage (en avril 2011, elles sont 2 051 200 à être privées d’emploi).

• Non seulement le chômage ne baisse pas mais le chômage de longue durée augmente, ainsi que la précarité !

Faits aggravants à partir desquels on peut affirmer que le chômage va encore augmenter :

• la « réduction des déficits publics » et les mesures gouvernementales d’austérité vont notamment être à l’origine de milliers de suppressions de postes dans la fonction publique. (En 2009 et 2010, ce sont plus de 30 000 emplois supprimés chaque année, pour 2011 pour la seule Éducation nationale, 16 000 postes vont être fermés, et ironie du système 1 600 à Pôle Emploi) ;
• amplification de la récession économique à partir du second semestre 2011 ;
• politique d’embauche restrictive dans le secteur privé conséquence de la priorité donnée à la réduction des coûts au compte de la sauvegarde de la marge.