Organisations
Grippe A : rappel des mesures arrêtées à Bercy
Au moment où l'on reparle abondamment des risques "de rentrée" du virus de la grippe A, relançant parallèlement le débat récurrent sur le principe de précaution, rappelons simplement qu'une réunion extraordinaire du CHSM (Comité d'Hygiène et de Sécurité Ministériel) s'est déroulée dans le courant du deuxième trimestre 2009 avec unique ordre du jour un dispositif de suivi et de prévention de la grippe A mis en place par nos deux ministères.
Six niveaux d'alerte
Rappel a été fait des 6 niveaux d’alerte selon la classification de l’OMS ( le tableau complet est en ligne sur le site de la Fédération des Finances www.financesfo.fr).
Le risque et l’évolution de la pandémie sont classés en France en « situations ». Nous sommes, depuis le 30 avril 2009, en situation 5A du plan national, caractérisée par la transmission interhumaine d’un virus grippal dans au moins deux pays, non limitrophes, d’un même continent.
La conduite opérationnelle est réalisée par le ministère de l’Intérieur qui coordonne les mesures prévues par le plan national de lutte contre une pandémie grippale : une Cellule interministérielle de crise (CIC) se réunit chaque jour et a élaboré un Plan national interministériel d’alerte décliné au niveau ministériel et directionnel.
Une Cellule de continuité économique
Ce Plan national de prévention et de lutte « pandémie grippale » a permis l’installation, dès le 5 mai dernier, de la « Cellule de continuité économique » qui réunit les directeurs des principales directions du Ministère l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi (MEIE) et du Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique (MBCPFP). Elle associe à ses travaux, sous la forme de "sous-cellules de continuité économique", les organisations professionnelles des secteurs d’activité d’importance vitale: activités bancaires et financières, activités de l’industrie, des communications électroniques, de l’audiovisuel, de l’information et de la distribution. Sa mission: rassembler toutes les informations nécessaires à la prise de décision de nos deux ministres pour assurer la continuité économique de notre pays en cas de pandémie.
Par ailleurs:
- Tous les ministères ont été conviés à recencer les stocks de masques et évaluer les besoins. Si la situation devait s’aggraver, la distribution de masques aux agents de nos ministères se ferait sur décision du Premier ministre. A ce jour, seuls les agents des douanes des aéroports en contact avec les voyageurs provenant du Mexique disposent de masques. Bercy, qui dispose d’un stock de 2,5 millions de masques, en a commandé 5,6 millions.
- Un dispositif, comparable au dispositif ministériel mis en place en mars 2006 (accessible sur le site de FO Finances) dans le cadre de la lutte contre la « grippe aviaire », est activé.
- La communication destinée à l’ensemble des agents passe par un bulletin accessible sur tous les intranet des DG, ainsi que sur l’intranet ministériel Alizé. Sa périodicité dépend de la gravité des évènements.
Trouver le juste équilibre entre protection des personnes, poursuite de l’activité économique et continuité des services publics
Si nous devions passer en Situation 5B, c’est à dire si la France est fortement touchée par le virus, il y aurait fermeture des lieux publics comme les écoles, les restaurants –y compris administratifs-, les stades et les salles de spectacle, ainsi que l’arrêt des transports en commun. Les salariés continueraient à travailler, sauf ceux n’ayant plus la possibilité de se rendre sur leur lieu de travail ou devant garder les enfants. Il faudrait également limiter le nombre de services recevant du public, limiter le nombre d’agents en contact avec le public (par exemple pour la campagne Impôt sur le revenu). Pour les pouvoirs publics, la difficulté serait, dans ce cas, de trouver le juste équilibre entre la protection des personnes, la poursuite de l’activité économique et la continuité des services publics.
En Situation 6 (Pandémie), seuls les fonctionnaires « jugés indispensables » et désignés travailleraient, munis de masques de protection FFP2 assurant pour une durée de 4 heures une protection quasi-totale à l’agent. Il n’y aurait plus de risque aggravé pour les douaniers des aéroports, les vols internationaux de passagers étant alors interrompus. Le stock de masque pour le ministère est très largement suffisant.