Organisations
Les syndicats dénoncent l’attitude de la direction des musées parisiens
À peine un an après la mise en place de Paris-Musées, l’établissement public en charge de la gestion des musées municipaux de la capitale, le torchon brûle entre la direction et les organisations syndicales.
Alors que les élections professionnelles ont eu lieu avant l’été, les syndicats n’ont toujours aucun moyen, ni local pour exercer leur mandat. Pourtant, Paris-Musées pourrait assumer cette charge sans difficulté car, bien qu’établissement public, celui-ci dépend totalement de la Ville de Paris, la première collectivité, et surtout la plus riche de France.
Une situation qui commence à tellement échauffer les oreilles du syndicat Force Ouvrière, sorti premier des urnes, que celui-ci menace d’aller en justice pour « délit d’entrave ».
« Par la présente, notre organisation syndicale m’a mandaté pour vous signifier que votre attitude constitue une réelle entrave au bon exercice de nos droits syndicaux dans l’établissement dont vous êtes la directrice » dénonce le secrétaire général de FO dans une lettre envoyée à Delphine Levy, directrice des musées municipaux.
« À deux reprises, lors de la tenue des conseils d’administration dudit établissement, nos délégués ont fait des déclarations publiques : depuis les élections professionnelles, nous en sommes toujours à attendre que votre administration nous donne les moyens, notamment, en termes de locaux, afin d’effectuer correctement le mandat confié par nos collègues », précise le syndicat (lire ici).
La direction de Paris-Musées rétorque pour sa part être en recherche desdits locaux mais le résultat ne serait pour le moment « pas totalement satisfaisant ». Elle s’engage toutefois à trouver une solution pour le mois de mars prochain « au plus tard ». Soit tout de même neuf mois après la tenue des élections professionnelles.
Force Ouvrière ne s’en laisse pas compter car elle remarque « que vous n’avez même pas fourni de pièces écrites prouvant la réalité de vos démarches pour nous accorder des locaux syndicaux. En revanche, je dois noter votre célérité pour vous faire voter un régime indemnitaire conséquent à la hauteur de votre ambition et ce, dès la première réunion du CA », poursuit son secrétaire général.
Mais les critiques ne viennent pas seulement du syndicat cher à Jean-Claude Mailly car la CGT (troisième organisation) n’est pas en reste dans les critiques faites à la directrice de Paris-Musées.
« Force est de constater que les relations sociales sont très tendues », écrit la CGT culture sur son blog. « Il est vrai que la direction s’assoit carrément sur toutes les propositions des organisations syndicales visant à améliorer la santé au travail. D’ailleurs, le premier comité technique de l'établissement public a été boycotté par la plupart des membres élus » (lire ici).
Pour la CGT, le climat est devenu tellement détestable que « les réunions entre la direction et les organisations syndicales finissent désormais toutes en eau de boudin ».
Un climat si détestable d’ailleurs que la CFDT, la CFTC ou encore l’UNSA ont, elles aussi, exprimé à des degrés divers leur désaccords sur la façon dont le dialogue social était mené au sein des musées parisiens.
Enfin, dernier signe que les rapports sociaux ne sont pas à la détente, le comité hygiène et sécurité du 14 novembre a été reporté, le siège de Paris-Musées étant occupé et les accès bloqués, obligeant la direction à demander l’intervention de la police. À ce rythme le quartier va finir par être classé en zone de sécurité prioritaire.
Il manquerait plus que le syndicat SUD s’en mêle lui aussi (lire ici). Mais dans ce cas, la situation deviendrait carrément mergitur.