Grenoble, Amiens, Clamart, Paris… Les bibliothécaires se donnent rendez-vous le 24 mars à 10 heures, Porte de Versailles.

Ces initiateurs n’en espéraient pas tant. C’est que les bibliothécaires de Grenoble se battent depuis des mois contre les coupes sombres entraînant des fermetures d'établissements qui frappent « un réseau de bibliothèques exemplaire à plus d’un titre », sans avoir l’impression d’être entendus. Cette situation est d’autant plus tragique que le maire de la Ville, Éric Piolle, a été élu sur une liste gauche alternative, avec un programme qui se voulait pourtant « anti-austérité » (lire ici).

Les bibliothécaires isérois ont alors eu l’idée de profiter de la tenue du salon du livre à Paris pour lancer un appel à tous les professionnels de la lecture publique pour protester contre les attaques contre leur métier et leurs missions. « Convaincus de l’utilité sociale de notre métier, de l’importance de son rôle éducatif et émancipateur, si vous aussi, vous refusez d’être les sacrifiés d’une logique purement comptable de la société, si vous aussi vous refusez les coupes sombres dans les effectifs, les restructurations et la dégradation des conditions de travail (…), rejoignons-nous le 24 mars prochain à Paris », peut-on lire dans leur texte publié sur leur page Facebook.

Cet appel semble avoir été entendu par de nombreux acteurs de la lecture publique puisqu’ils devraient se déplacer en nombre pour manifester Porte de Versailles. En effet, outre ceux de Grenoble, des bibliothécaires de la Ville d’Amiens (Somme) ont annoncé leur présence ainsi que d’autres en provenance d'Île-de-France. Ils ne seront pas seuls puisque les agents de la « petite bibliothèque ronde » de Clamart ont eux aussi lancé un appel de soutien (lire ici) ainsi que le syndicat CGT culture à l’adresse du personnel du réseau parisien (lire ici) pour participer au rassemblement prévu vers 10 heures.

Toutefois, les « bibliothécaires en lutte » ne seront pas seulement cantonnés aux abords du Parc des Expositions car, surprise, les organisateurs du salon du livre ont décidé de leur accorder une salle pour tenir une conférence de presse dans la foulée (lire ici). Une première dans ce haut lieu institutionnel qui évite soigneusement la question sociale et qui a de quoi rendre fiers les initiateurs de « l’appel de Grenoble ».