La belle cérémonie de remise du quatorzième Prix du Roman d’Entreprise et du Travail et du second Prix « Les Bulles du Travail » s’est déroulée le mois dernier une nouvelle fois au Ministère du Travail.

Organisé depuis 2009 par le Cabinet Technologia (1), le « Prix du Roman d’Entreprise et du Travail » récompense chaque année une écrivaine ou un écrivain dont l’intrigue se situe dans le monde du travail et l’entreprise. Il est soutenu par une trentaine de maisons d’édition et plusieurs médias dont Sud Radio et la Croix.

Par ailleurs, le prix « LesBulles du Travail » créée par Technologia récompense depuis 2022 une bande dessinée dont l’histoire s’inscrit dans le même contexte. Une volontépour Technologia et ses partenaires de soutenir le 9ème art, la BD, une forme de création qui amène à la lectureaujourd’hui, tant chez un jeune public que chez un public adulte.

Ces deux prix, parrainés depuis leur origine par le Ministère du Travail,marquent l’importance de la centralité du travail et du dialogue social que le groupe depuis 35 ans, analyse pour toujours mettre l’humain au cœur des décisions. Les Jury des deux prix regroupent en effet toutes les organisations syndicales et patronales ainsi que diverses personnalités.

Les deux Prix sont dotés par la société coopérative Up Coop, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale., la Croix et Sud Radio

Pour Jean ClaudeDelgènes, président fondateur de Technologia : « Notre volonté : mettre la lumière sur les œuvres illustrant le monde du travail. » « A la manière d’Emile Zola en son temps qui dépeignait le monde ouvrier dans toute son âpreté à la fin du XIXème siècle, ces romans constituent un miroir de notre société et explorent des thématiques contemporaines telles que le télétravail, la reconversion ou encore l’intelligence artificielle. Par ailleurs pour Technologia la littérature et les arts graphiques sont des espaces de rencontre et de dialogue dans une période marquée par l’absence d’échange, la montée des oppositions irréductibles, le recul de la dispute démocratique respectueuse et tolérante… les gens ne s’écoutent plus alors qu’il nous faut faire société plus que jamais »

C’est dans cette lignée que s’inscrivent les deux gagnants de cette édition :

 

Franck Courtès, pour « A pied d’œuvre » publié aux Editions Gallimard, roman qui aura su conquérir le jury par son illustration touchante, sans filtre et teintée d’humour, de la reconversion d’un photographe et écrivain. Voici l’histoire vraie d’un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l’écriture, et découvre la pauvreté et l’enchaînement des petits boulots pour survivre. Ce livre est sur ce plan une belle illustration de la pénibilité quotidienne vécue par des millions de salariés. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision, c’est le livre d’un homme prêt à payer sa liberté au prix fort.
 

Romancier et nouvelliste, Franck Courtès fut photographe pendantplus de 20 ans.Il travaille comme portraitiste et reporter pour« Les Inrockuptibles », « Libération », « Telerama » ou encore« Le Monde ».
 

Il décide en 2011 de donner un prolongement à son univers et à son regard en écrivant. Il est l’auteur de "Autorisation de pratiquer la course à pied", paru chez Lattès en 2013. Cepremier ouvrage est un recueil de nouvelles.
 

En 2014, chez le même éditeur, parait son premier roman, « Toute ressemblance avec lepère ». Son deuxième roman « Sur une majeure partie de la France » fait partie des titresde la rentrée littéraire de janvier 2016

Eric Salch, pour « Résidence Autonomie » publié aux éditions DARGAUD, bande dessinée crue, dure et poignante qui illustre par un trait brut la profession d’aide-soignant dans une résidence-autonomie.
 

Envoyé par Pôle Emploi, Marc apprend les fondamentaux du métier. Se chausser d'une paire de baskets, parler fort en entrant dans la chambre des résidents (il a parfois l'impression qu'ils se livrent à un concours de surdité) et ne pas oublier de mettre le frein sur un déambulateur (pour éviter les chutes, c'est mieux).
 

Ensuite, il lui reste le plus difficile : gérer les relations avec les pensionnaires, entre ceux qui mettent la télé à fond, celui qui l'insulte et celui qui le drague gentiment, sans parler des embouteillages de déambulateurs devant l'entrée de la cantine (évidemment, ils ne sont pas équipés de marche arrière).
 

Eric est un auteur de bande dessinée français. Entre rire jaune et humour noir, Éric Salch, l'auteur des Look Book, lève le voile sur le quotidien des pensionnaires de ce type de résidence, dans une tragi-comédie qui nous tend le miroir sans complaisance de la situation des « seniors » dans notre société.

[1] A partir d’une idée de Marie José Gava de Place de la Médiation.