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11 / 01 / 2024 | 63 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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A quoi l'argent public a-t-il servi en 2022 ?

François Ecalle, Président de Fipeco (*) , s'est penché sur la question et livre ses réflexions dans une récente note consultable dans son intégralité sur Fipeco

 

L’Insee publie chaque année une décomposition des dépenses publiques par « fonction ». Les « fonctions » de cette nomenclature internationale correspondent pour la plupart à des politiques publiques. Cette répartition des dépenses par politique publique permet de voir à quoi ont servi chaque année 1 000 € de prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales), donc à quoi « l’argent public » a servi, en supposant que les prélèvements obligatoires et les autres ressources des administrations publiques financent les mêmes dépenses.

 

Les impôts et cotisations sociales sont payés par les ménages et par les entreprises et il n’est pas toujours facile de déterminer qui les supporte réellement. Il n’est donc pas fait ici de distinction entre les prélèvements dus par les ménages et par les entreprises.

 

Cette présentation fait comme si les impôts et cotisations sociales finançaient les mêmes dépenses alors qu’ils sont affectés à des administrations particulières (État, collectivités locales, sécurité sociale…). Les circuits de financement entre l’État et la sécurité sociale sont tellement complexes qu’il serait difficile de distinguer ce qui est financé par des impôts et par des cotisations.

 

Ce billet présente d’abord un panorama des usages de l’argent public en 2022 puis leurs évolutions depuis 1995 et enfin des zooms sur son utilisation pour des politiques publiques particulières. Une note ultérieure comparera les dépenses de la France par politique publique avec celles des autres pays européens en 2022 lorsque les statistiques nécessaires auront été publiées par Eurostat.

 

Pour 1 000 € de prélèvements obligatoires en 2022:

 

  • les dépenses de protection sociale s’élèvent à 563 € (elles représentent en effet 56,3 % des dépenses publiques), dont 247 € pour les retraites, 209  € pour la santé, 37 € pour les familles et 29 € pour les allocations de chômage ;
  • les dépenses d’enseignement sont de 90 € ;
  • le soutien des activités économiques est de 116 € (les aides et subventions aux ménages et entreprises hors transports sont de 81 € et les dépenses de transport sont de 35 €) ;
  • les dépenses des « services généraux » (fonctions supports des administrations) sont de 67 € ;
  • es dépenses militaires sont de 31 € ;
  • les intérêts de la dette publique sont de 34 €.

 

Cette répartition des dépenses publiques s’est déformée de 1995 à 2022 au profit notamment des retraites, de la santé, des soutiens aux activités économiques hors transports, de la fonction « loisirs, sports et culture », de la lutte contre l’exclusion et de la protection de l’environnement.

 

Cette déformation s’est faite au détriment notamment de la défense, de la recherche fondamentale, des transports, des services généraux, de la politique familiale et de l’enseignement.

 

La part des intérêts de la dette publique a aussi beaucoup diminué grâce à la baisse des taux.

 

(*) Fipeco - A propos

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