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21 / 09 / 2023 | 70 vues
Valérie Forgeront / Membre
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Austérité budgétaire : la domination d’un credo truffé d’invraisemblances

La culture de la dette, c’est juste pour remettre de l’austérité, lançait le secrétaire général de FO, le 9 juin à Angers. Et Frédéric Souillot de pointer un paradoxe qui en dit long sur la posture adoptée par le gouvernement.
 

Ainsi, par le retard de compensation apportée aux comptes sociaux du manque à gagner qu’induisent les exonérations sur les cotisations sociales, les intérêts de cette dette augmentent.  Et l’État paye ainsi 9 millions d’euros d’intérêts chaque trimestre, s’indignait Frédéric Souillot, rappelant au passage que les aides publiques aux entreprises – accordées toujours sans aucune conditionnalité, notamment sur l’emploi et les salaires – représentent désormais 167 milliards d’euros par an. Si l’on veut trouver de l’argent, on en a là ! Mais ce n’est pas l’axe choisi. Le gouvernement a annoncé des réductions de dépenses significatives dès 2024, année a priori du retour de la règle fixant notamment un seuil de 3 % du PIB maximum aux déficits publics.

 

A venir : des mesures d’économies, pour plusieurs milliards d’euros

 

Le programme de stabilité 2023-2027 de la France prévoit, entre autres déjà, une réduction de 0,8 % par an en volume des dépenses de l’État. La part des dépenses publiques dans le PIB passerait de 56,9 % du PIB en 2023 à 54 % en 2027. L’objectif est la réduction d’ici 2027 du déficit public (à 2,7 % du PIB) et de la dette. Le gouvernement a lancé une revue des dépenses et organise le 19 juin des assises des finances publiques. Elles seront l’occasion d’identifier les premières mesures d’économies, pour plusieurs milliards d’euros, que nous mettrons en œuvre dans le cadre du projet de loi de finances pour 2024, précise le ministre de l’Économie. Parallèlement, le gouvernement a prévu une loi de programmation militaire (adoptée à l’Assemblée en première lecture le 7 juin) affichant une hausse des dépenses, à 413 milliards d’ici 2030...

 

L’exécutif poursuit aussi la baisse de la fiscalité, notamment celle des entreprises, quitte à amplifier le manque à gagner pour les comptes publics. Parmi les conséquences : des services publics aux moyens plombés ou encore des projets et réformes qui portent intrinsèquement des axes d’économies. Fin mai, l’économiste Jean Pisani-Ferry, évoquant dans un rapport le coût de la transformation écologique d’ici 2030 autour de 300 milliards d’euros, proposait, pour y faire face, d’introduire un prélèvement exceptionnel et temporaire sur le patrimoine financier des 10 % de ménages les plus riches. Proposition immédiatement balayée par le gouvernement.
 

Le 6 juin, l’Institut des politiques publiques révélait dans une étude que plus on est riche, plus l’impôt devient dégressif. La Confédération FO  rappelle que la suppression de l’ISF, l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus financiers, la réforme de l’exit-tax en 2017, visant à alléger la taxation des plus-values latentes des chefs d’entreprise expatriés, ou encore la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés aggravent les inégalités existantes.

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