De nos jours, entreprises, institutions et organismes attendent pour la plupart de leurs cadres un double rôle de « développeurs de compétences » : celui de prescripteur de formation, à l’occasion des bilans annuels qu’ils ont à conduire ; celui de formateur occasionnel sur les sujets qu’ils connaissent le mieux.

Mais si bien connaître un thème est un atout primordial pour l’enseigner, cette connaissance n’est pas suffisante pour former efficacement. Il arrive même qu’un spécialiste, lorsqu’il enseigne dans son domaine de prédilection, se laisser emporter par sa passion et en oublie son auditoire.

Pour former, vraiment, la connaissance du fond enseigné ne suffit pas.

Outre la connaissance du sujet, sans laquelle tout le reste n’est rien, et outre l’envie personnelle de transmettre, qui ne se décrète pas, une troisième dimension est indispensable, la pédagogie. Sans elle, le message (même s'il est très documenté, même parfaitement maîtrisé) peut rapidement devenir insignifiant, faute de réappropriation véritable par les intéressés.

Or, s’il est exact qu’en pédagogie et en communication, comme dans bien d’autres domaines, les uns sont plus doués que les autres, il est tout aussi vrai que la pédagogie s’apprend.

Certes, les sciences de l'éducation ne suivent pas des principes strictement rationnels. La pédagogie, par essence même humaine, n’a pas la rigueur des sciences exactes. Mais parce que certaines situations pédagogiques se reproduisent fréquemment, il est non seulement possible mais surtout souhaitable de dégager les techniques et les façons de faire les plus efficaces, pour les appliquer aux plus classiques comme aux plus innovants des dispositifs de formation.

Pour réussir entièrement, un formateur (même occasionnel) doit posséder les moyens nécessaires, notamment les fondamentaux de la pédagogie des adultes.

D’autant qu’en formation professionnelle, l’enseignement a pour but de faciliter l’acquisition de compétences. Ce qui nécessite de la part du stagiaire (adulte) un effort soutenu que le formateur, fût-il occasionnel, se doit d’encourager adroitement et d’accompagner utilement.

Source : les livres d’Alain Astouric