Organisations
Albany renonce à fermer son usine de tissage
Les 133 salariés de l’usine de tissage Albany-Cofpa de Saint-Junien ont repris le travail le 12 mars. Ils revenaient de loin.
Deux semaines plus tôt, le 23 février, la direction avait brutalement annoncé en comité central d’entreprise (CCE) la fermeture du site, pourtant très rentable pour le premier trimestre 2012, sans consultation des représentants du personnel ni respect des obligations légales. Le CCE s’est terminé sur une suspension de séance. Dans la foulée, la direction a fait cadenasser les machines et pris la poudre d’escampette.
Le groupe américain Albany, spécialisé dans les textiles techniques, emploie 4 300 personnes dans onze pays. Il est détenu à 50 % par un fonds de pension. Prétextant une « détérioration de la conjoncture », la direction souhaitait fermer l'usine de Saint-Junien, rachetée en 2000, pour concentrer son activité sur celle de Sélestat, en Alsace. En 2009 déjà, elle avait fermé l’usine de Ribérac, en Dordogne, supprimant 91 emplois.
Durant six jours, les salariés, consternés, ont été livrés à eux-mêmes dans une usine à l’arrêt.
« Les ouvriers se sont relayés pour assurer une présence 24 h/24. Malgré nos demandes répétées, nous n’avons pas eu de contact avec la direction pour qu’elle nous apporte des explications », explique Thierry Garaud, délégué syndical FO.
Pour les délégués FO, la « mise à mort » de l’usine de Saint-Junien est « une folie ». Ce site a le monopole de la fabrication de la toile tissée utilisée dans la fabrication de couches et de mouchoirs. « C’est un cas unique dans les annales, une société qui emploie 133 personnes avec un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros et un bénéfice de plus de 4 millions d’euros en 2011 est sacrifiée sur l’autel de lafinance », expliquent-ils.
C’est finalement sous la pression des élus locaux et de personnalités politiques en campagne présidentielle qu’une table ronde, réunissant la direction, des représentants du personnel et des représentants de l’État, a pu être organisée en préfecture le 8 mars.
Le président d’Albany Europe a finalement annoncé l’abandon de la fermeture et la reprise de l’activité, au grand soulagement des salariés.
« La direction aimerait bien se débarrasser du site de Saint-Junien, elle perçoit les salariés comme les irréductibles Gaulois du groupe. Les salariés de ce site sont les seuls de ce groupe mondial à revendiquer et faire grève », estime Serge Rozier, secrétaire général de l’UD de la Haute-Vienne.
Pour Thierry Garaud, la direction veut surtout rafler le bénéfice de l’usine en généralisant un système de détournement déjà mis en place à Sélestat. « La production alsacienne est revendue en interne à une plateforme suisse et facturée au coût de production plus 3 %. C’est la Suisse qui fait les finitions et commercialise le produit avec une marge bien plus élevée. Donc même si l’usine est rentable, Sélestat ne fait officiellement aucun bénéfice. Si on nous mélange à eux, nous n’aurons plus d’intéressement ni de participation ».
Une nouvelle rencontre avec le directeur Europe a eu lieu le 16 mars. « Il ne veut pas s’avancer sur la pérennité du site dans la durée. Il nous donne deux ans pour réussir à trouver de nouveaux produits et procédés à développer, sous peine de désillusions », explique Roger Villeger, titulaire FO au CE.
Deux semaines plus tôt, le 23 février, la direction avait brutalement annoncé en comité central d’entreprise (CCE) la fermeture du site, pourtant très rentable pour le premier trimestre 2012, sans consultation des représentants du personnel ni respect des obligations légales. Le CCE s’est terminé sur une suspension de séance. Dans la foulée, la direction a fait cadenasser les machines et pris la poudre d’escampette.
Le groupe américain Albany, spécialisé dans les textiles techniques, emploie 4 300 personnes dans onze pays. Il est détenu à 50 % par un fonds de pension. Prétextant une « détérioration de la conjoncture », la direction souhaitait fermer l'usine de Saint-Junien, rachetée en 2000, pour concentrer son activité sur celle de Sélestat, en Alsace. En 2009 déjà, elle avait fermé l’usine de Ribérac, en Dordogne, supprimant 91 emplois.
Durant six jours, les salariés, consternés, ont été livrés à eux-mêmes dans une usine à l’arrêt.
« Les ouvriers se sont relayés pour assurer une présence 24 h/24. Malgré nos demandes répétées, nous n’avons pas eu de contact avec la direction pour qu’elle nous apporte des explications », explique Thierry Garaud, délégué syndical FO.
Pour les délégués FO, la « mise à mort » de l’usine de Saint-Junien est « une folie ». Ce site a le monopole de la fabrication de la toile tissée utilisée dans la fabrication de couches et de mouchoirs. « C’est un cas unique dans les annales, une société qui emploie 133 personnes avec un chiffre d’affaires de 21 millions d’euros et un bénéfice de plus de 4 millions d’euros en 2011 est sacrifiée sur l’autel de lafinance », expliquent-ils.
C’est finalement sous la pression des élus locaux et de personnalités politiques en campagne présidentielle qu’une table ronde, réunissant la direction, des représentants du personnel et des représentants de l’État, a pu être organisée en préfecture le 8 mars.
Le président d’Albany Europe a finalement annoncé l’abandon de la fermeture et la reprise de l’activité, au grand soulagement des salariés.
« La direction aimerait bien se débarrasser du site de Saint-Junien, elle perçoit les salariés comme les irréductibles Gaulois du groupe. Les salariés de ce site sont les seuls de ce groupe mondial à revendiquer et faire grève », estime Serge Rozier, secrétaire général de l’UD de la Haute-Vienne.
Pour Thierry Garaud, la direction veut surtout rafler le bénéfice de l’usine en généralisant un système de détournement déjà mis en place à Sélestat. « La production alsacienne est revendue en interne à une plateforme suisse et facturée au coût de production plus 3 %. C’est la Suisse qui fait les finitions et commercialise le produit avec une marge bien plus élevée. Donc même si l’usine est rentable, Sélestat ne fait officiellement aucun bénéfice. Si on nous mélange à eux, nous n’aurons plus d’intéressement ni de participation ».
Une nouvelle rencontre avec le directeur Europe a eu lieu le 16 mars. « Il ne veut pas s’avancer sur la pérennité du site dans la durée. Il nous donne deux ans pour réussir à trouver de nouveaux produits et procédés à développer, sous peine de désillusions », explique Roger Villeger, titulaire FO au CE.
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