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26 / 08 / 2016 | 12 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Révision de l'organisation du temps de travail chez Bouygues Télécom : beaucoup de bruit autour d'un accord

Bernard Allain, délégué central FO à Bouygues Télécom, n’en revient pas. Depuis plusieurs jours, son téléphone n’arrête pas de sonner. Une équipe de France 2 s’est même déplacée jusqu’à son lieu de vacances pour une interview au pied levé.

Ce qui agite les médias ? La signature d’un accord sur le temps de travail chez l’opérateur de télécoms français. « Il y a une agitation incroyable autour de cet accord alors que les 35 heures ne sont pas du tout remises en cause », s'étonne Bernard Allain.

5 500 salariés concernés

Que contient cette réorganisation en discussion depuis le printemps ? À un retour progressif aux 35 heures hebdomadaires. « Mais que l’on soit à 39 heures ou à 35 heures, on reste sur la même durée annuelle, 1 607 heures », poursuit Bernard Allain.

Les mesures concernent environ 5 500 personnes et varient selon l’emploi occupé dans l’entreprise. Mais une fois le choix opéré, les salariés n’auront pas la possibilité de revenir en arrière.

Rester au régime actuel ou réduire ses RTT

Plusieurs options se présentent devant les téléconseillers travaillant 39 heures par semaine et bénéficiant de 23 jours de RTT : rester au régime actuel, passer à 37 heures assorties de 12 RTT ou opter pour 35 heures sans jours de RTT. Cette dernière option est assortie d’une augmentation de salaire de 2 %.

Les autres « employés techniciens et agents de maîtrise » (ETAM) n’auront qu’une possibilité en dehors du statu quo ante : celle de passer de 39 heures (avec 23 jours de RTT) à 37 heures (avec 11 RTT, soit 12 de moins), contre 2 % d’augmentation.

Pour les cadres au forfait jour, la direction propose une augmentation de leur rémunération de 1,5 % s’ils abandonnent 2 jours de RTT sur 14. Quant aux directeurs et leurs adjoints, ils passeront de 8 jours de RTT à 5 et verront leur rémunération mensuelle augmenter de 3 %.

Basé sur le volontariat

Force Ouvrière signera-t-elle cet accord ? Oui, répond Bernard Allain sans l’ombre d’une hésitation. D’abord parce qu’il s’agit d’un compromis basé sur le volontariat. « Sans ce volontariat, nous n’aurions rien signé ». Les salariés souhaitant garder leur organisation actuelle pourront la conserver. Une deuxième raison motive la signature : « Par cet accord, la direction de Bouygues Télécom s’engage à ne pas toucher aux 35 heures pendant deux ou trois ans ».

Mais potentiellement peu de volontaires

Les volontaires ne se bousculeront pas au portillon, prédit le délégué central. Le système actuel permet de la souplesse dans la gestion des RTT par les salariés. Ils peuvent les prendre dans leur totalité ou en partie et en mettre un peu de côté en les déposant dans un compte épargne temps. Ce dernier permettant au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération, en contrepartie des périodes de repos non prises.

La signature de l’accord cadre relatif à la révision de l'organisation du temps de travail devrait avoir lieu en septembre et pourrait être appliqué dès octobre. Les salariés embauchés à partir de cette date travailleront 35 heures par semaine.

Alors pataquès médiatique ou non ? « Aujourd’hui, il y a pire comme sujet dans le monde du travail », conclut Bernard Allain.

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