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23 / 08 / 2024 | 66 vues
Alain Arnaud / Abonné
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Retrouver la voie de l’apaisement au sein d’une société en tension

Les élections législatives anticipées, provoquées dans une grande sidération par le Président de la République, se sont terminées par un vif soulagement, celui de ne pas voir portée à la majorité absolue de l’Assemblée Nationale la représentation d’un parti d’extrême-droite, dont les fondamentaux, de Maurras aux dirigeants actuels, même dédiabolisés, sont fondés sur la haine, le racisme, l’exclusion de l’autre, l’exploitation des peurs populaires.

 

Ce qui est réconfortant, c’est la mobilisation et l’élan républicain qui ont permis ce résultat, et qui montrent que les Français savent dans leur grande majorité prendre leurs responsabilités face aux dangers que courent les valeurs et les principes républicains.

 

L’histoire est là pour rappeler les dégâts majeurs causés par les idées extrémistes populistes au 20ème siècle en Europe et la fragilité de nos démocraties occidentales.

 

Pour autant, cet épisode de la vie politique française laisse un goût amer, pas seulement en raison de la grande violence entre les acteurs, des mensonges éhontés, des rumeurs nauséabondes, de l’utilisation malveillante des réseaux sociaux, mais aussi par la grande confusion qui règne depuis l’annonce de résultats qui sont loin d’avoir clarifié la situation politique française.

 

La consultation des Français n’aura pas permis en effet de dégager une majorité claire permettant de gouverner notre pays, ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où une grande partie d’entre eux s’est exprimée pour faire barrage utile à un courant politique extrême et non pour un programme de gouvernement, ce qui serait normal dans une élection normale.

 

Il y a désormais urgence à ce qu’un consensus s’établisse pour retrouver la voie de l’apaisement au sein d’une société en tension, et pour mettre en chantier les nécessaires mesures politiques apportant des réponses aux préoccupations de nos concitoyens.

 

Les problèmes de fond sont toujours là, et il faudra les résoudre, car à défaut, les mêmes causes produiront les mêmes effets.

 

Les populations sont en effet inquiètes face au déclassement subi ou ressenti, à la perte de pouvoir d’achat, aux questions d’accès à la santé et de sécurité, et plus généralement à l’absence de perspectives d’une vie meilleure pour une grande partie de Français.

 

En raison de l’impuissance des pouvoirs publics à endiguer les crises et les injustices sociales depuis de nombreuses années, quelle que soit d’ailleurs la couleur du régime politique mis en place, la confiance s’est perdue au fur et à mesure du creusement des inégalités et des incertitudes, ce qui a conduit plus de 10 millions d’électeurs à se tourner vers l’extrême droite.

 

L’urgence est donc de faire en sorte que les citoyens reprennent confiance durablement en leurs institutions et leur futur.

 

Les politiques de rupture menées ces dernières années ont lamentablement échoué car elles n’ont pas réglé les questions économiques et sociales et elles ont inévitablement et inutilement fracturé la société en mettant en danger notre démocratie.

 

Le CIRIEC avec son réseau mondial de chercheurs alerte depuis des années sur la nécessité de changer de paradigme économique pour répondre aux attentes sociétales et aux enjeux majeurs du développement durable.

 

Le contexte d’aujourd’hui, inédit au plan politique, préoccupant au plan économique, doit conduire à mobiliser activement les parties prenantes de l’économie d’intérêt collectif, notamment les organisations publiques locales qui sont les plus à même de répondre à des missions d’intérêt général du fait de leurs spécificités propres, mais aussi celles de l’économie sociale et solidaire dont les valeurs et les principes doivent irriguer la société toute entière pour devenir la norme économique et sociale de demain, comme le propose très souvent notre ami Jérôme SADDIER, et en tout dernier lieu dans sa tribune du Monde du 30 juillet dernier.

 

Cela suppose également que les pouvoirs publics centraux fassent confiance à ces organisations au lieu de vouloir les vassaliser, les marginaliser voire les ignorer, ce que nous déplorons depuis de nombreuses années. Il en est de même pour les organisations dites intermédiaires dont le lien de proximité et la faculté d’écoute des populations sont particulièrement précieux.

 

Réunissant l’ensemble des acteurs de la société civile organisée, dans leur grande diversité, le Conseil Economique, Social et Environnemental est l’instance constitutionnelle la plus adaptée pour faire émerger grâce à ses méthodes de participation citoyenne les besoins des français et les nécessaires préconisations pour les satisfaire.

 

Mais il doit être plus sollicité et mieux écouté pour apporter un éclairage de terrain utile à l’élaboration de politiques publiques pertinentes.

 

Ecoute, participation, confiance, doivent être les maître-mots pour conduire désormais la politique de la France.

 

Il y a urgence !

 

Nos concitoyens qui viennent de faire pour ces Jeux Olympiques la magnifique démonstration qu’ils savent se rassembler dans une grande fraternité et dans la diversité, sont en attente. Que la classe politique ne les déçoive pas.!!

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