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08 / 11 / 2019 | 61 vues
Michel Berry / Abonné
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Produire sa propre électricité : pas une révolution mais une occasion à saisir...

À l’occasion de leur mémoire de fin d’études au Corps des Mines, Simon Garnier, Gaëtan Lafforgue-Marmet et Anne-Lou Roguet, ingénieurs des mines, ont été amenés à travailler sur l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque par les particuliers en France métropolitaine.
 

Ce phénomène, qui prend de l’ampleur depuis 2014, a récemment fait couler beaucoup d’encre, bien qu'il n’y ait pas de différence, pour les électrons, avec la vente en totalité qui se pratique depuis des années. En revanche, c’est un changement de paradigme pour les acteurs du système électrique. Certains y voient une émancipation des citoyens, métamorphosant ces derniers en « consom’acteurs », émancipation nécessaire pour la transition énergétique. D’autres parlent de « passagers clandestins », qui évitent indûment des taxes sur l’énergie qu’ils autoproduisent. Mais qu’en est-il vraiment ?
 

Leur étude (qui vient d'être reprise dans les Annales des Mines et la Gazette de la Société et des Techniques de septembre) a cherché à dépasser ces fantasmes et positions caricaturales pour comprendre quels sont les enjeux et les conséquences du développement de l’autoconsommation pour le système électrique.
 

Pour les auteurs de cette étude, l’autoconsommation individuelle des particuliers n’est pas une révolution pour le système énergétique, notamment en comparaison de la vente en totalité.
 

Si un particulier a envie de s’investir dans la transition énergétique, il vaut mieux l’orienter vers la rénovation énergétique ou l’achat de nouveaux appareils moins gourmands en énergie que vers l’autoconsommation. Néanmoins, malgré ses bénéfices limités, l’autoconsommation ne doit pas être interdite (ce qui n’est d’ailleurs plus possible), ni freinée : ce serait aller contre ce mouvement de réappropriation de l’énergie et enverrait un signal déresponsabilisant aux citoyens.


L’autoconsommation va donc se développer dans les foyers français, portée par un fort engouement social, un intérêt économique croissant et un soutien institutionnel. Autant en tirer tous les avantages possibles et faire en sorte qu’elle ne se résume plus à une installation de production mais devienne une démarche dans laquelle les particuliers s’intéressent à l’énergie et modifient leur façon de la consommer pour préparer l’avenir.
 

Pour en savoir plus : http://www.annales.org/gazette/2019/gazette_103_09_19.pdf.

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