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13 / 07 / 2020 | 175 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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La MNT se prononce en faveur d’une participation financière obligatoire des collectivités en prévoyance

L'assemblée générale de la Mutuelle Nationale Territoriale (MNT), qui s’est tenue de manière numérique le 26 juin dernier, a été l'occasion de préciser ses orientations pour l’année 2021. Le conseil d’administration a présenté le bilan de l’année écoulée et soumis les grandes décisions que la mutuelle suivra dès 2021 aux votes des délégués.
 

Les délégués des adhérents ont notamment adopté les nouvelles orientations du projet stratégique de la mutuelle et réaffirmé leur positionnement affinitaire dans un manifeste. Dans ce contexte de crise sanitaire, la transformation opérée par la MNT depuis 2015 a montré tous ses effets. La vie démocratique de la mutuelle a suivi son cours, la qualité de service aux adhérents est particulièrement satisfaisante et la continuité de l’activité assurée. La MNT entend désormais reprendre son développement et confirmer sa solidité financière, malgré un contexte économique atypique.


Alain Gianazza (président de la MNT) et Laurent Adouard (directeur général) ont bien voulu répondre à nos questions.

 

Pouvez-vous préciser quelles sont  les grandes décisions de cette assemblée générale 2020 ?

Alain Gianazza > Vendredi 26 juin, les délégués des adhérents de la MNT ont adopté le nouveau projet stratégique de la MNT, baptisé « nouveaux territoires d’avenir ». Avec ce dernier, la MNT se dote d’une nouvelle vision stratégique à horizon 10-15 ans permettant à la mutuelle de se tourner vers l’avenir. Mis en œuvre à partir de 2021, il s’inscrit dans la continuité des travaux de transformation engagés par la mutuelle en 2015, ainsi que dans le projet de transformation du groupe VYV.  Les délégués ont souhaité accompagner ce projet stratégique d’un manifeste réaffirmant le positionnement affinitaire de la MNT et d’un projet de modernisation de la gouvernance de la mutuelle.
 

Quels sont les résultats financiers de la MNT en 2019 ?

Laurent Adouard > Afin de conforter la trajectoire de solvabilité de la MNT, en mai dernier, le conseil d’administration avait reconduit le traité de réassurance de la mutuelle jusqu’en 2025. Malgré le contexte financier de baisse des taux et de la hausse généralisée des valeurs de marché sur les actifs financiers, cela permet à la MNT d’anticiper une amélioration de son ratio de solvabilité dès 2021 (aujourd’hui établi à 137,9 %).
 

Notons que les fondements économiques de la MNT pour l’année 2019 sont conformes à la trajectoire envisagée. Ainsi, avec la baisse des taux, là où un exercice économique excédentaire était attendu, la baisse des produits financiers escomptés couplée à une augmentation des provisions nécessaires ont entraîné une charge pour l’exercice en cours et les exercices suivants. Pour 2019, le résultat financier s’établit donc à -5,983 millions d'euros pour un chiffre d’affaire de 657,3 millions d'euros.

 

Quels sont les effets de la crise sanitaire du covid-19 sur la MNT ?
 

Laurent Adouard > Concernant l’évolution de la complémentaire de santé et des cotisations des adhérents, tenant compte de ce contexte de crise sanitaire, le conseil d’administration de la MNT se prononcera ultérieurement, dans le cadre de la trajectoire fixée par les délégués à l’assemblée générale. En effet, alors que nous avons assisté à une baisse de la consommation médicale pendant la période du confinement, plusieurs scénarios sont ouverts. Ainsi, 31 % des agents territoriaux ont renoncé à une consultation médicale pendant la période de confinement ; pour 23 % d’entre eux, il s’agissait d’un suivi pour une pathologie chronique (1). Au total, 45 % des agents ont renoncé à au moins un soin.


Parmi eux, 94 % ont l’intention de replanifier ces soins (contre 86 % pour l’ensemble des actifs) : 93 % des agents ayant renoncé à l’achat ou au renouvellement d’une paire de lunettes vont le faire après le confinement (contre 79 % pour l’ensemble des actifs), de même pour 70 % des agents qui ont renoncé à s’équiper d’un appareil auditif (contre 40 % pour l’ensemble des actifs).
 

Alain Gianazza > Dans ce contexte inédit, la MNT participera à l’effort national. Dans un objectif de justice et d’équité sociale, elle sera toutefois vigilante à ce que cela ne pénalise pas ses adhérents. Rappelons que ces derniers ont été particulièrement exposés et mobilisés pendant la crise sanitaire, afin d’assurer la continuité du service public (près de 40 % des agents travaillaient depuis leur lieu de travail habituel pendant le confinement et plus d’un agent sur deux étaient en contact avec le public).


Des agents territoriaux pour lesquels la participation financière de l’employeur à la complémentaire de santé et à la couverture de prévoyance reste facultative. Aujourd’hui encore, un agent sur deux ne dispose pas de couverture prévoyance alors qu’avant le confinement, 34 % des interrogés étaient suivis pour une affection nécessitant un traitement longue durée.

 

Que pensez-vous des réflexions en cours par le gouvernement, concernant la protection sociale complémentaire des agents publics ?

Alain Gianazza > Cette mobilisation des agents et des collectivités pendant la gestion de la crise sanitaire remet la question de la santé des agents territoriaux au cœur des préoccupations. D'ailleurs, 86 % des décideurs s’accordent à dire qu’il faut renforcer les dispositifs de santé au travail et de prévention des agents (2). De plus, 79 % des décideurs considèrent qu’il faut rendre la participation financière de la collectivité obligatoire en santé obligatoire (66 % considèrent qu’il faut définir un montant minimal) et 76 % considèrent qu’il faut la rendre obligatoire en prévoyance (65 % se prononcent en faveur d’un montant minimal).
 

Alors que des discussions sont en cours au gouvernement, la MNT se prononce en faveur d’une participation financière obligatoire des collectivités en prévoyance pour un montant minimum de 10 euros par mois et par agent ; aujourd’hui, en moyenne, lorsqu’une collectivité participe, elle verse 11,40 euros, soit environ un tiers de la cotisation (3).
 

Concernant le choix de l’opérateur, 89 % des décideurs de collectivité considèrent que la maîtrise financière de l’opérateur est désormais un critère aussi important que le prix. Pour eux, les agents doivent avoir la liberté de choisir cet opérateur (88 % en santé et 84 % en prévoyance).

 

Laurent Adouard > Notons que l’état d’esprit des agents est resté positif et engagé tout au long de la crise : plus de 90 % des agents se disent engagés pour assurer la continuité du service public et 76 % se déclarent fiers d’exercer leur mission.


Aujourd’hui, 80% des agents ont confiance en leur collectivité pour leur garantir les moyens nécessaires pour se protéger au sein des locaux et pour articuler le retour progressif à une situation normale. Ainsi, 86 % des agents font confiance à leur mutuelle : 82 % des agents adhérents de la MNT lui font confiance pour les informer à l’égard du covid-19, 81 % pour mettre des services, conseils et solutions les accompagnant pendant la crise à disposition et 77 % des adhérents font confiance à la MNT pour les protéger du covid-19.
 

Retrouvez le rapport annuel 2019 de la MNT sur : https://rapportannuel.mnt.fr/.

 

(1) Enquête IFOP pour la MNT « les regards des agents territoriaux sur la période covid-19 » réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 7 au 15 mai 2020, auprès d’un échantillon de 902 personnes, représentatif des agents de la FPT.

(2) Enquête IFOP pour la MNT « les regards des collectivités locales sur l’après-confinement : quel état d’esprit et quelles attentes pour l’avenir ? » réalisée par téléphone du 9 au 26 juin 2020, auprès d’un échantillon de 395 décideurs (DRH, DGS, élus), représentatif des collectivités locales françaises.

(3) Enquête IFOP pour la MNT sur la protection sociale des agents territoriaux, octobre 2017.

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