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Europe : moins de discours, plus de concret !
Le 13 septembre dernier, Jean-Claude Juncker prononçait son discours annuel sur l’état de l’Union. Ce discours se voulait positif et ambitieux, un pari pourtant risqué dans une union de plus en plus sujette à l’euroscepticisme et à la montée des extrémismes, en atteste le Brexit et l’entrée au Parlement fédéral allemand de l’AfD, parti d’extrême-droite.
Si Jean-Claude Juncker a choisi cette année de mettre en avant les valeurs de liberté, d’unité et de démocratie, des propositions concrètes sur des sujets d’avenir comme une Europe sociale et sensible à l’urgence environnementale manquent cruellement. Au lieu d’encourager une Europe toujours plus importante, forte économiquement et rayonnant au niveau international, nos dirigeants ne devraient-ils pas déjà se concentrer sur les inégalités et la précarité qui touchent de nombreux citoyens européens, faisant le lit des populismes nationaux ?
Favorisant un discours très théorique, Jean-Claude Juncker s’est focalisé sur quatre grandes ambitions pour l’Union en vue des élections européennes de mai 2019.
1. Une union de valeurs en insistant sur les notions de liberté et d’égalité, faisant notamment allusion aux travailleurs détachés : « il ne peut y avoir de travailleurs de seconde classe. Ceux qui font le même travail, sur un même lieu, doivent toucher le même salaire ».
2. Une union plus unie. Suite au Brexit, le Président a appelé à plus d’intégration au sein de l’Union, de la zone euro et de Schengen, tout en autorisant paradoxalement la mise en place de frontières entre les États, limitant alors la liberté de circulation des citoyens. Saluons tout de même le rendez-vous pris le 17 novembre prochain lors du sommet de Göteborg où les États membres devront s’accorder autour du socle européen des droits sociaux.
3. Une union plus forte, par la création d’un fonds monétaire européen et l’introduction du vote à la majorité qualifiée sur certains sujets afin de « mieux légiférer », mais aussi en relançant le débat sur une Union européenne de la défense d’ici 2025.
4. Une union plus démocratique et une volonté percutante au lendemain des violences perpétrées par la police espagnole lors du référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Jean-Claude Juncker a insisté sur l’instauration de listes transnationales lors des prochaines élections européennes et soutenu l’idée de conventions démocratiques associant la société civile aux travaux sur l’avenir de l’Europe proposées par Emmanuel Macron.
Le Président de la Commission a ainsi conclu : « L’Europe n’avance que quand elle fait preuve d’audace (…) Nous devons terminer le travail maintenant (…) Alors, larguons les amarres. Mettons les voiles et profitons des vents favorables ».
Au regard de l’insistance déclarée sur les valeurs de l’Union, le socle européen des droits sociaux et le désir de mieux légiférer, Pour La Solidarité espère que la dimension sociale de l’Europe sera plus concrètement mise en œuvre dans les deux années à venir. Nous demandons une avancée réelle sur ces sujets avant que l’échiquier politique européen ne soit remis en jeu au printemps 2019.
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Si Jean-Claude Juncker a choisi cette année de mettre en avant les valeurs de liberté, d’unité et de démocratie, des propositions concrètes sur des sujets d’avenir comme une Europe sociale et sensible à l’urgence environnementale manquent cruellement. Au lieu d’encourager une Europe toujours plus importante, forte économiquement et rayonnant au niveau international, nos dirigeants ne devraient-ils pas déjà se concentrer sur les inégalités et la précarité qui touchent de nombreux citoyens européens, faisant le lit des populismes nationaux ?
Favorisant un discours très théorique, Jean-Claude Juncker s’est focalisé sur quatre grandes ambitions pour l’Union en vue des élections européennes de mai 2019.
1. Une union de valeurs en insistant sur les notions de liberté et d’égalité, faisant notamment allusion aux travailleurs détachés : « il ne peut y avoir de travailleurs de seconde classe. Ceux qui font le même travail, sur un même lieu, doivent toucher le même salaire ».
2. Une union plus unie. Suite au Brexit, le Président a appelé à plus d’intégration au sein de l’Union, de la zone euro et de Schengen, tout en autorisant paradoxalement la mise en place de frontières entre les États, limitant alors la liberté de circulation des citoyens. Saluons tout de même le rendez-vous pris le 17 novembre prochain lors du sommet de Göteborg où les États membres devront s’accorder autour du socle européen des droits sociaux.
3. Une union plus forte, par la création d’un fonds monétaire européen et l’introduction du vote à la majorité qualifiée sur certains sujets afin de « mieux légiférer », mais aussi en relançant le débat sur une Union européenne de la défense d’ici 2025.
4. Une union plus démocratique et une volonté percutante au lendemain des violences perpétrées par la police espagnole lors du référendum sur l’indépendance de la Catalogne. Jean-Claude Juncker a insisté sur l’instauration de listes transnationales lors des prochaines élections européennes et soutenu l’idée de conventions démocratiques associant la société civile aux travaux sur l’avenir de l’Europe proposées par Emmanuel Macron.
Le Président de la Commission a ainsi conclu : « L’Europe n’avance que quand elle fait preuve d’audace (…) Nous devons terminer le travail maintenant (…) Alors, larguons les amarres. Mettons les voiles et profitons des vents favorables ».
Au regard de l’insistance déclarée sur les valeurs de l’Union, le socle européen des droits sociaux et le désir de mieux légiférer, Pour La Solidarité espère que la dimension sociale de l’Europe sera plus concrètement mise en œuvre dans les deux années à venir. Nous demandons une avancée réelle sur ces sujets avant que l’échiquier politique européen ne soit remis en jeu au printemps 2019.
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