Cession Euriware : l'intersyndicale reçue par Bernard Cazeneuve
Vendredi 6 septembre, l'intersyndicale Euriware rencontrait Bernard Cazeneuve, Ministre délégué au Budget, à la mairie de Cherbourg.
Bernard Cazeneuve a d’abord signalé qu’il était au courant de cette vente par nos actions et non par la direction d’Areva, ce qu’il a moyennement apprécié. Il a rencontré Luc Oursel et également un représentant de l’un des repreneurs (Capgemini). Sa position initiale était de dire qu’Areva va mal, ainsi qu’Euriware.
D’après lui, Capgemini a présenté un vrai projet industriel et il vaut mieux un repreneur qui maintienne (voire augmente) l’activité qu’un propriétaire actuel qui laissera couler l’entreprise à petit feu...
L’intersyndicale lui a évidemment présenté notre version, très différente de celle d’Areva. Il a demandé à ce que lui soit fournies les données chiffrées prouvant qu'Euriware ne va pas si mal que ça (tout est dans les rapports des experts du CCE de chaque année et encore celui de 2013).
Pour un retour des commerciaux
Il a demandé à combien nous estimions l’effort pour qu’Euriware redresse la barre sur le hors-groupe. La réponse de l’intersyndicale a été claire : juste faire revenir des commerciaux.
Il a promis que nous nous reverrions dans un mois... Mais il a avoué être prudent et dubitatif sur la conduite à tenir. Sa priorité est l’emploi.
La députée locale présente à l’entrevue a précisé qu'elle contacterait les parlementaires des autres sites pour interpeller collectivement le gouvernement (sic !).
Le lendemain, samedi 7 septembre, des salariés d'Euriware Chambéry, accompagnés par la CGT, rencontraient Bernadette Laclais (députée maire de Chambéry). Cette entrevue a permis à chacun d’exposer sa situation personnelle et les effets sur la vie personnelle et familiale que pourrait avoir le projet de cession d’Euriware par Areva et surtout ses conséquences sociales.
Elle nous a confirmé qu’elle avait déjà rencontré P. Pujlate (directeur général, responsable de l'infogérance) à deux reprises depuis début juin.
Nous avons bien appuyé sur les risques de conséquences dramatiques pour l’emploi que ce projet faisait peser sur la tête des salariés de Chambéry, notamment les risques de délocalisations d’activités dans les pays à bas coûts (comme le font si bien Capgemini et Atos), les risques de mutations et de missions éloignées forcées entraînant à court terme le risque de démissions et de procédures individuelles, le départ précipité de nos clients hors groupe ne se retrouvant plus dans cette nouvelle configuration etc.
Nous avons également bien exposé l’incompréhension des salariés face à ce projet, pour une société en bonne santé et qui pourrait redémarrer vers une meilleure croissance, simplement en changeant sa stratégie, en lui redonnant les forces commerciales nécessaires et en ne la laissant pas mourir comme c'est déjà le cas depuis 2 ans.
Certains d’entre nous lui ont également rapporté leur regret du manque de dialogue social avec la direction.
Elle nous a annoncé qu’elle était sensible à tous ces risques (heureusement !) et qu’elle allait prendre contact avec Bernard Cazeneuve et tous les interlocuteurs que nous avons eus depuis le début (Jean-Pierre Vial, conseiller d’Arnaud Montebourg, François Brottes, préfets etc.) afin de discuter de la possibilité de satisfaire nos exigences exposées ce matin, à savoir la décision d’un moratoire de la décision du groupe Areva de nous vendre et la mise en place d’une table ronde pour une discussion tri-partite avec la direction d’Areva, l’État et les représentants du personnel afin que les études d’experts CCE et direction soient croisées et qu’une réelle étude conjointe de la situation et des solutions d’avenir soit faite, notamment une véritable étude d’un scénario n° 2. Politiquement, elle nous a remerciés de notre ouverture au dialogue et notre démarche constructive.
Elle doit revenir vers nous d’ici deux semaines. Espérons que cela ne soit pas trop tard.
Cette semaine, un planning très chargé
Mardi 10 : Appel à grève et manifestation pour la défense des salaires, de l’emploi et des retraites, de l’intersyndicale nationale CGT, FSU, FO, Solidaires. Nous appelons tout le monde à se retrouver dans ce mouvement, notamment dans les manifestations locales car les destructions d’emploi mettent à mal le système de retraite par répartition. Les questions d’emploi étant intiment liées aux questions des retraites, la CGT Euriware appelle à la grève le 10 septembre 2013, contre le projet de réforme des retraites, pour le maintien de tous les emplois d’Euriware dans le groupe Areva.
Mercredi 11 : CCE extraordinaire à la demande des élus pour désignation d’un avocat qui aidera les experts désignés dans le cadre du droit d’alerte à obtenir par voie judiciaire les données qu’ils n’obtiennent pas de la direction par voie normale.
Jeudi 12 : CCE ordinaire.
Vendredi 13 : CCE extraordinaire pour information sur le projet de reprise des salariés du CC (cycle du combustible) nucléaire par Areva E&P et information sur le projet de cession d’Euriware.