Au lendemain d’une grève sans précédent des salariés d’Areva, à l’appel de FO et de quatre autres organisations syndicales, contre le démantèlement du groupe et pour la défense des emplois, l’État s’est engagé mercredi 3 juin à partiellement renflouer de sa poche les finances d’Areva (qui lui appartient à 87 %), tout en tranchant en faveur d’une reprise par EDF (également propriété publique à 84,5 %) de la majorité de son activité réacteurs.
La ministre de l’Énergie, Ségolène Royal, a indiqué que le montant de la recapitalisation par l’État ne sera fixé qu’à l’issue des négociations entre EDF et Areva, qui doivent durer un mois. « Il faut faire l’inventaire de l’ensemble des besoins, des autres ressources financières qui peuvent être mobilisées », a-t-elle souligné.
Le plan de restructuration doit être remis à plat
Le 4 juin, les délégués FO Areva ont pris acte des décisions annoncées, tout en soulignant qu’« à ce stade, seule la partie capitalistique est traitée, sans qu’une véritable stratégie industrielle soit réellement définie ». Ils ont donc rappelé que l'organisation syndicale restait opposée à l’objectif de réduction de la part du nucléaire dans la production électrique en France et que « le financement d’installations fiables et sûres doit rester la priorité ».
De plus, ont-ils averti, dès la prochaine négociation, le 9 juin, ils exigeront « la remise à plat » du projet de restructuration présenté par la direction d’Areva. Celle-ci entend notamment supprimer entre 5 000 et 6 000 postes dans le monde, dont 3 000 à 4 000 en France.
« Si FO s’inscrit pleinement dans le dialogue social, soulignent les délégués FO, nous ne pourrons cautionner un monologue de notre DRH qui poursuivrait comme si rien de nouveau n’était survenu ».