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04 / 03 / 2010 | 27 vues
Gilbert Brokmann / Membre
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Thales : une réorganisation…à cache-cash !

Un peu d'histoire

Il y a encore une douzaine d’années, sur les lieux de travail des entreprises françaises, tous les salariés se retrouvaient dans un collectif de travail où chacun trouvait sa place, se sentait respecté, quels que soient le métier exercé, la compétence développée, ou le niveau hiérarchique.

L’arrivée des actionnaires « non industriels » dans la gestion des affaires, des financiers qui remplacent les industriels, l’hémorragie continuelle des emplois, les délocalisations ainsi que l’émergence économique des pays asiatiques, ont engendré des changements pernicieux créant un climat d’incertitude réelle. Les entreprises sont devenues une jungle individualiste perdant tout esprit d’équipe, de force et de créativité.

Un tableau de bord tout au vert est bien plus tendance que de simples problématiques techniques ou industrielles !

Zoom sur Thales

Dans ce contexte, le groupe Thales est à la croisée des chemins ; il se cherche ; il attend d'être en mesure d'adhérer à une organisation trop longue à se définir.

Les anciens n'y retrouvent plus l'excellence collective technique et industrielle qui les avaient stimulés et motivés durant des années. Les plus jeunes n'imaginent plus leur avenir dans ce groupe sans stratégie lisible.

 

  • La démotivation

Elle gagne toutes les couches du personnel, de l'ouvrier aux cadres, y compris aux dirigeants, et toutes les tranches d'âge, du plus jeune au plus vieux.

Tous ont eu le temps de prendre conscience, un peu tard parfois, qu'il existe, à côté du travail, une autre vie à l'extérieur : la famille, les amis, les associations…

Notre président a-t-il vraiment conscience que toutes ces interrogations prennent le pas sur le travail et que ses cadres ne croient plus en leur avenir chez Thales ?

  • Un constat glacial et une dure réalité

Malgré l’annonce de la réorganisation de Thales par son président, force est de constater que le groupe semble être complètement désorganisé, nageant dans un flou et une confusion jamais connus à ce jour.

Comment remotiver et faire adhérer le personnel sans autre forme de communication, à une logique dite « de pays » !

  • Des perspectives inquiétantes

Plus inquiétant, plus grave encore, la démotivation naissante s'étend, pour la première fois, jusqu’aux cadres dirigeants. Il suffit de constater les départs précipités du jour au lendemain et, pour d’autres, des responsabilités réduites au minimum.

Après la dégradation de la politique voyage qui a visé essentiellement les forces commerciales, ce sont désormais ses cadres supérieurs que notre président a décidé de brimer au travers de mesures vexatoires, comme les voitures de fonction et ce, sans réelles économies.

Ceci n’est qu’un début, notre PDG attaque-t-il le haut de la hiérarchie pour mieux ensuite pouvoir descendre vers tous les autres niveaux ?

Comme le laisse entendre la rumeur, compte-t-il trouver 1,3 milliards d’économie par la limitation des forfaits des téléphones portables, par la diminution de la participation de la direction au restaurant d’entreprise, par le rabais des subventions au CE, par une baisse des revenus variables obtenus au travers d'objectifs inatteignables, par une politique salariale insignifiante, par des suppressions d'emploi, par des délocalisations ?

Cette direction souhaite-t-elle faire fuir ses forces vives ?

Nos concurrents sont tout prêts à les accueillir, avec leurs compétences, et surtout avec leurs carnets d'adresses. Les chasseurs de têtes sont même déjà à l'oeuvre !

  • Un projet non lisible

Ce projet ne nous semble pas abouti et soulève beaucoup de questions auxquelles nos dirigeants ne sont pas en capacité de répondre... Quel est le projet de notre PDG pour le groupe ? Un management basé sur la peur et le stress, qui risque de nous entrainer vers un syndrome à la France Télécom ? Quelle feuille de route l'État et le groupe Dassault ont-ils donnée à notre président ? Cash et dividende ou avenir industriel : quelle est sa priorité ?

  • Un projet à expliquer

Il faut que le président soit convaincant, s'il veut gagner l’adhésion des cadres et du groupe à son organisation, à son projet, tant qu'il en est encore temps. À trop ne vouloir que du cash et du dividende, ce projet deviendrait vite perdant-perdant aussi bien pour le collectif, les actionnaires, l'État, Dassault et les salariés.


Il lui faudra vraiment nous prouver que cette réorganisation assurera la pérennité et la croissance du groupe Thales et donc l’emploi des milliers de familles qui dépendent de ses décisions. Mettons réellement tout en oeuvre pour développer Thales et l'emploi dans le groupe

Selon le quotidien La Tribune du 26 janvier, les administrateurs Dassault Aviation auraient refusé en conseil d'administration le projet de budget 2010 présenté par notre président, le jugeant pas assez ambitieux… Ce qui risque encore d'aggraver la situation et les inquiétudes que nous vous présentons !

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[ Il est évident que toute ressemblance avec des personnes ou des situations
existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite ! ]

C'est un nouveau premier ministre français qui obtient du président de reprendre le grand projet pour la France mené par son prédécesseur qui vient de se faire démissionner pour inadéquation avec le grand destin national.


Lors de la passation de pouvoir, le nouveau essaie d'avoir quelques mots gentils pour l'ancien, mais l'ancien lui répond :
- C'est la vie, je m'y attendais un peu. Comme je n'éprouve aucune rancoeur, je t'ai préparé trois enveloppes numérotées '1', '2' et '3'. Ce sont comme qui dirait des antisèches. À chaque fois que tu éprouveras quelques difficultés avec tes nouvelles responsabilités, tu pourras ouvrir une de ces enveloppes...

Le nouveau, sûr de lui, prend les enveloppes en remerciant son prédécesseur, mais se jure intérieurement de ne jamais y toucher. Il est capable de faire face à toutes les situations, après tout, il a fait l'X !


Au bout de quelques temps cependant, les sondages commencent à sentir mauvais, et l'on n'est pas loin d'atteindre les scores réalisés par le Premier ministre précédant. C'est alors qu'il ouvre la première enveloppe.
À l'intérieur, il est écrit :
"Mettez tous vos problèmes sur le dos de votre prédécesseur ! "

Le premier ministre adopte cette tactique, et, pour un temps, les sondages d'opinion reprennent de l'optimisme. Six mois plus tard cependant, il faut se rendre à l'évidence : Il est temps d'ouvrir la deuxième enveloppe.
À l'intérieur il est dit:
"Dites que votre manque de réussite vient du manque de moyens dont vous souffrez et profitez pour en réclamer plus ! "

Cette fois-ci, l'embellie dans les sondages est toute relative et ne dure que deux ou trois mois. Le premier ministre n'hésite pas alors pour ouvrir la dernière enveloppe.
Dans l'enveloppe, il trouve un mot qui dit:
"Préparez trois enveloppes !"

Luc Vigneron vient d'ouvrir sa première enveloppe…
… et annonce une perte nette de 202 millions d'euros en 2009, contre un bénéfice de 560 millions un an plus tôt.


… et le contenu de la 2ème enveloppe est d'ores et déjà dévoilé :
Les déficits budgétaires des principaux pays clients "pourraient exposer le groupe à un repli de ses prises de commandes".

L'action plonge et l’actionnaire gronde !
Les salariés ont le moral au plus bas et manifestent !

Alors le président s'excuse et tente de remonter le moral du management !