Organisations
Groupe Thales : un accord européen d'anticipation qui n'apporte rien
Après un premier accord d’anticipation au niveau France mis en place en novembre 2006, le Groupe Thales, sans doute désireux de restaurer une image de marque sociale mise à mal ces derniers temps, s’est lancé dans la négociation d’un accord européen. Que se cache-t-il derrière cette opération publicitaire ?
A noter que l'accord d'anticipation de 2006 ne fonctionne pas. Preuve en est : la direction du groupe a du mettre sur pied dans l’urgence une commission de fonctionnement...
Concernant l'accord européen, la négociation s’est limitée à faire effectuer un tour d’Europe à quelques représentants des travailleurs, triés sur le volet, pour leur présenter les différentes unités du groupe et discuter à huis clos. Nous aurions pu nous attendre à ce que ces dignes syndicalistes se préoccupent de la défense des travailleurs européens de Thales. Malheureusement la réalité est loin des préoccupations des travailleurs de Thales, la montagne s’est contentée d’accoucher d’une souris !
A part s’occuper de leur propre sort, user les sièges business de différentes compagnies aériennes ou les fauteuils cuirs des grands hôtels, il semblent que ces représentants des travailleurs ne se soient pas préoccupé de grand chose.
Nous aurions aimé trouver dans ce texte, fruit d’une réflexion de plusieurs mois, des engagements concrets, sur la protection de l’emploi dans le groupe, l’harmonisation du traitement des travailleurs au niveau européen, la mobilité internationale, l’emploi et les embauches, les conditions de travail, l’évolution salariale, l’exercice des liberté syndicales…
Malheureusement rien de tout cela ne figure dans le texte de ce prétendu accord. Il se borne à une recopie de différentes directives européennes et à un catalogue de bonnes intentions. Bref, nous sommes dans la droite ligne de la politique du groupe, du pipeau !, People 1st dans toute sa splendeur…
Alors à quoi cela sert-il de signer la Loi ? A rien ! Que la direction de Thales commence par l’appliquer, ce qui est loin d’être toujours le cas. Il ne sert à rien de signer le code de la route, il est mieux, pour éviter les accidents, de le respecter.
Quelle protection un tel accord apporte-t-elle aux travailleurs du groupe face aux probables difficultés économiques ? Quelles garanties contre des restructurations ou des licenciements ? Aucune !!!
Le rôle des organisations syndicales est de défendre efficacement les travailleurs qui eux sont au charbon, et non de contribuer à la publicité des quelques directeurs, à la communication d’une DRH cosmétique et langue de bois, qui vit dans le confort ouaté du siège à Neuilly, entretenue par la sueur des travailleurs des unités du groupe.
Alors que vont faire certaines organisations syndicales dans cette galère ? Certaines cherchent désespérément à exister au niveau européen, d’autres à préserver des postions très compromises, d’autres enfin à profiter des circonstances pour avantager honteusement plusieurs de leurs mandatés. Nous sommes là bien loin de la défense des intérêts des travailleurs !
Le réveil des travailleurs de Thales promet d’être dur, très dur….