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Wolters Kluwer : la chute de la participation conduit à la grève
Depuis deux jours, le quotidien Liaisons Sociales n’est pas imprimé et huit titres du groupe de presse professionnelle Wolters kluwer ne paraîtront pas la semaine prochaine en raison du mouvement de grève déclenché le 2 juillet. « La direction ne nous propose même pas le début d’une négociation pour compenser la chute de la participation. C’est une grande leçon de dialogue social », déclare Jean-François Rio, délégué SNJ du groupe.
Impasse sur la recapitalisation
« Le sujet de la recapitalisation n’a pas été abordé lors de la négociation de l’accord de participation" - Valérie Devillechabrolle, SNJ
Tout a commencé quand les 1500 salariés (dont 300 pigistes) ont reçu leur participation en juin. Mauvaise surprise par exemple pour ceux de la filiale Lamy qui ont reçu l’équivalent de 1,02 mois de salaire alors qu’ils avaient perçu 1,7 mois en 2007. La direction avait pourtant annoncé que les salariés de Lamy percevrait 1,61 mois de salaire au titre de la participation au moment de la négociation de l'accord de l'accord groupe signé en mars dernier.
La chute de la participation découle de l'augmentation du capital social du groupe réalisée ce printemps. « Le sujet de la recapitalisation n’a pas été abordé lors de la négociation de l’accord de participation. Début juin, l’expert missionné par le comité d’entreprise a été obligé d'adresser une lettre de mise en demeure à la direction pour obtenir des informations», souligne Valérie Devlllechabrolle, déléguée SNJ. Les impacts collatéraux de cette recapitalisation ne sont apparus, selon les syndicats, qu’au moment de l’expertise des comptes commencée en avril par le groupe Alpha.
Pas de compensation
« Nous ne pensions pas que cela aurait un impact aussi fort » - Murielle Charles, DRH Wolters Kluwer France.
La direction assure de son côté que l’information était connue puisqu’il suffisait de remarquer le changement de capital sur les papiers à en-tête du groupe…Un support que les élus du comité d’entreprise ne considèrent pas comme recevable. « Nous ne pensions pas que cela aurait un impact aussi fort », concède Murielle Charles, la DRH de Wolters Kluwer France qui n’entend pas entrer dans des logiques de compensation. « Les sociétés du groupe étaient sous-capitalisées. C’est d’ailleurs ce qui explique le niveau de la participation qui était versé auparavant mais qui ne reflétait pas la véritable valeur de l’entreprise », ajoute Murielle Charles.
Le nouvel accord d’intéressement signé le 23 juin ne viendra donc pas compenser le manque à gagner au niveau de la participation. Ce n’est que depuis juillet 2007 que le processus d’harmonisation sociale a été engagé entre les différentes sociétés du groupe. L’accord minoritaire sur la participation de mars, signé par la CFTC et FO, visait notamment à harmoniser le mode de répartition de la réserve. La participation nouvelle formule est ainsi redistribuée à 70% en fonction du salaire alors que cela se faisait auparavant à 100% sur ce critère chez Lamy et à 50% du côté de Liaisons sociales. Il aura fallu attendre pas moins de 10 ans pour voir cette harmonisation qui avantage les hauts salaires du groupe Liaisons Sociales tout en bénéficiant au bas salaire de chez Lamy.