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Une semaine sociale cruciale chez Canal+
Le 3 mars, tout devrait se nouer et s'éclaircir. C’est en effet à cette date que vont se retrouver les partenaires sociaux pour débattre des grands sujets qui provoquent depuis plusieurs mois de réelles tensions et incompréhensions et qui ont conduit à la décision du mouvement de grève du 5 mars.
Nous verrons comment les revendications et les propositions de l’intersyndicale seront entendues par la direction de Canal+.
Il s’agit pour notre syndicat de permettre l’émergence d’une nouvelle dynamique collective durable, basée sur un dialogue renouvelé et respectueux. Pour donner du sens à la transformation radicale de notre entreprise qui s'annonce, il faut y associer en permanence et en transparence les différents acteurs sociaux, rouage et relais indispensables afin d’obtenir l’adhésion du plus grand nombre.
Tout est toujours affaire de méthode et rien n’est impossible lorsque le dialogue l’emporte sur la décision unilatérale. C’est le sens de notre engagement depuis plus de dix ans et ce sera encore le cas demain et après-demain.
Au fond, il ne s’agit plus de subir mais d’anticiper les conséquences sociales consécutives d’une stratégie en perpétuelle évolution, particulièrement en cette période de tension sur le marché français.
Nous avons vécu des périodes terribles en 2001 et en 2003. La reconstruction de l’époque a été opérée par le dialogue et l’échange, le respect et la compréhension, une ferme volonté d’amortir les chocs sociaux pour des centaines de salariés alors ballottés entre résignation et révolte. La CGC avait alors pris toute sa part dans cet épisode douloureux, en apportant son expertise et sa très bonne connaissance du terrain. Le travail réalisé avait été reconnu en interne et en externe comme un exemple malgré les douloureuses décisions liées à la restructuration du groupe.
Aujourd’hui, la distance du pouvoir de décision de la base est trop importante. Les relais naturels d’alertes, notamment les partenaires sociaux ne sont plus opérants ou entendus. La machine s’est grippée, pour finalement se crisper.
Si l’entreprise n’est pas une institution démocratique, elle reste malgré tout et avant tout une aventure humaine.
Il ne suffira pas d’une rustine pour relancer le dialogue et retrouver le chemin de la confiance. Redonner du sens, réaffirmer l’indispensable rôle des partenaires sociaux comme relais constructif dans les domaines sociaux et économiques, repenser le dialogue social, ouvrir des négociations sur les sujets cruciaux sur le stress ou l’organisation du travail… Les chantiers qui nous attendent sont importants et cruciaux.
La troisième vie de Canal+ dont on pressent l’émergence et qui va prendre son essor en 2015 ne sera pas un long fleuve tranquille. L’adhésion des salariés restera un atout majeur et indispensable pour que cette révolution qui se prépare soit couronnée de succès.
Si l’entreprise n’est pas une institution démocratique, elle reste malgré tout et avant tout une aventure humaine. L’oublier serait suicidaire et contre-productif. C’est le sens du mouvement du 5 mars que de remettre les pendules à l’heure en réaffirmant certains principes intangibles de notre vie sociale commune qui ne sont pas que belles envolées lyriques formulées au bas de quelques documents officiels. C'est l'intérêt de tous et d'abord de Canal+ que de réussir cette transition par la rénovation sociale. Le 3 mars devrait en révéler la volonté réciproque. C'est notre souhait.