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30 / 11 / 2012 | 2 vues
Jean Louis Bally / Membre
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Inscrit(e) le 24 / 06 / 2011

Un collectif de postiers alerte François Hollande

« Jean Marc Ayrault, chef du gouvernement, déclarait « le nouveau modèle français c'est lier compétitivité et solidarité ». La Poste a depuis longtemps remplacé le mot compétitivité par rentabilité et définitivement banni toute notion de solidarité ».

C’est en ces termes qu’un collectif de postiers vient d'alerter le Président de la République sur le management brutal, humiliant et disciplinaire qui continue de sévir à la Poste et qui a conduit à la pendaison du facteur du bureau de poste de la Fère.

À La Poste, écrivent-ils, « même les syndicats sont impuissants à ralentir voire à enrayer « la machine à broyer » mise en place par l'entreprise...

Ils sont pourtant de plus en plus nombreux, les agents qui osent témoigner de leur souffrance, de décrire l'impasse où La Poste les a enfermés. Qui en discipline, qui licencié pour des fautes imaginaires ou provoquées, qui en maladie, qui, pour les plus courageux, engagés dans une procédure au tribunal administratif, pour un résultat plus qu'aléatoire...

Que peuvent-ils faire contre cette hydre où tel ou tel manager, trop pressé d'atteindre ses objectifs pour gagner une promotion, en oublie qu'il gère des êtres humains ? Que peuvent-ils faire contre des restructurations incessantes, des délocalisations permanentes, des conseils de discipline et des pressions quotidiennes ? »

On se rappellera que dans un contexte semblable, à France Télécom, le gouvernement précédent avait nommé un nouveau dirigeant non impliqué dans la crise, et décidait de superviser une enquête indépendante sur la situation de l'entreprise.

Force est de constater qu’à ce jour,

  • les dirigeants actuels de La Poste, décrédibilisés par leur politique et le déni de ses conséquences, sont toujours en place ;
  • aucune enquête indépendante n’est conduite après la farce du rapport Kaspar ;
  • les syndicats n’ont pas les moyens de renégocier les organisations et les conditions de travail ubuesques du personnel ;
  • les administrateurs nommés par le gouvernement précédent sont eux aussi toujours en place.

Pire, malgré les drames à répétition (27 suicides et tentatives de suicides en 10 mois), Le PDG de l’entreprise, comme Lombard en son temps, a même annoncé à son personnel vouloir « continuer les changements » qui désorganisent l’entreprise,

Alors que ces réorganisations, reprises et justifiées en antienne du rapport Kaspar,  sont mises en cause par la pendaison du facteur de La Fère.

  • Le bureau de Poste dont dépend La Fère avait été selectionné comme « site expérimental » de la « conduite du changement », avalisée par le rapport Kaspar. À la suite de quoi, La Poste décidait, sans l’avis des CHSCT, sans négociation avec les syndicats, contre l’avis de ses clients et sans tenir compte du professionnalisme et contre l’avis de l’agent concerné (le postier qui s‘est pendu avait 30 ans d’expérience, connaissait ses clients de longue date et était apprécié par eux), de faire tourner l’agent sur plusieurs bureaux à la fois.

À La Poste, le dialogue social est au point mort. Comme son personnel.

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