Organisations
Rémunération mirobolante à la tête de l'AFPA
Le journaliste Vincent Jauvert a enquêté et écrit un livre sur la caste des privilégiés d'État, Les intouchables d'État, les hauts fonctionnaires qui vivent très largement des deniers publics, en dirigeant des organismes publics ou parapublics.
Parmi ces organismes figure notre établissement public, l'AFPA. Ce qui n'est pas une surprise pour SUD FPA qui dénonce depuis plusieurs années la constitution d'une caste de hiérarchiques nombreux et surpayés à l'AFPA.
À la page 50 du livre de Vincent Jaubert, on peut lire les phrases suivantes :
« Aux marges de l'État, on ne compte plus les prébendes très lucratives. C’est que, depuis une vingtaine d’années, les gouvernements successifs démembrent l’État à grande vitesse. À la place, ils multiplient les organismes publics qui ne sont pas tenus aux mêmes règles que l’administration. Notamment en matière de rétribution de leurs dirigeants. Une aubaine pour nombre de hauts fonctionnaires. Prenez la directrice de l’Agence chargée de la formation professionnelle des adultes (AFPA), Pascale d’Artois de Bournonville, nommée en avril 2017 »…
…« Elle a réussi à décrocher un salaire indécent », dévoile un ancien responsable qui s’est opposé en vain à ce qu’elle soit rétribuée autant. Combien ? Le 15 mars, on lui attribue 186 750 € bruts par an. Mais cela ne lui suffit pas. Elle insiste. Et un mois plus tard obtient une rallonge de 8 000 euros. Sa rétribution définitive est fixée à 194 750 €.
« Pas mal, surtout pour un organisme en quasi-faillite ! » maugrée la même source.
La DG négocie âprement son propre salaire
Ces informations proviennent du très sérieux bulletin officiel de l'administration centrale du ministère de l'Économie et des Finances. Le numéro d'avril fait état de la décision du 15 mars 2017 qui attribue à la directrice une part fixe de 165 000 €, composée d’une part fonctionnelle de 145 000 € et d’un complément personnel de 20 000 € et une part variable sur objectifs, d’un montant maximal de 15 % de la part fonctionnelle, soit 21 750 € en année pleine. Le numéro de mai fait état de la décision du 10 avril 2017 : le complément personnel est passé à 28 000 €.
À peine la décision du 15 mars était-elle parue que la DG filait à Bercy pour réclamer du rab. Et on le lui a donné : 8 000 euros d'augmentation en moins d'un mois, le 10 avril.
Ce salaire et cette rallonge sont inqualifiables. Indécent, dit Vincent Jauvert. On souscrit.
Après cela, le fait de savoir de ce que représente le complément personnel et quels sont les objectifs qui règlent la hauteur de la part variable (virer du monde...) devient tout à fait superflu... On ne se demandera pas non plus si le comité des rémunérations du conseil d'administration de l'AFPA était au courant ou non.
Il y a vraiment quelque chose de pourri au sein du service public
La moitié des salariés de l'AFPA a un salaire inférieur à 2 264 €. Une infirmière gagne 2 700 € bruts après 25 ans de service. Les cadres dans le privé pour les mêmes responsabilités ne gagnent pas la moitié du salaire de la DG.
Quelle crédibilité peut-elle conserver auprès du personnel ? Quel avenir peut-elle avoir à l'AFPA ? L'AFPA qui n'a toujours ni stratégie, ni contrat d'objectif et de performances (COP)...