Organisations
Réformer la protection sociale pour assurer l’accès de tous à des soins de qualité
Le groupe MGEN salue la dynamique de dialogue social initiée les 9 et 10 juillet. Il demande que les propositions des mutuelles en matière de réforme de la protection sociale et du système de soins soient entendues. Il considère que le gouvernement doit en priorité pérenniser les mécanismes de solidarité nationale et mener une réforme de la santé qui rende effectif le droit à la santé.
Les mutuelles dans le débat public
La concertation est la bonne approche pour réformer la protection sociale. Le groupe MGEN demande cependant que les mutuelles comptent parmi les organisations entendues.
Le mouvement mutualiste a une expérience de terrain utile au débat. Sa proximité avec les adhérents lui donne une connaissance fine de leurs besoins. Il met en place des solutions solidaires innovantes, pour la prise en charge des dépenses de santé mais aussi, par exemple, en matière de prévention et d’accompagnement des personnes.
Les mutuelles ont également des propositions concrètes : complémentaire de la plateforme 2012 de la Mutualité Française, le groupe MGEN a rédigé un livre blanc sur la protection sociale qu’il diffusera cet été aux responsables politiques locaux et nationaux.
Pérenniser la protection sociale solidaire
Le groupe MGEN partage le constat du gouvernement : la priorité est de pérenniser les régimes sociaux, en élargissant les sources de financement.
La protection sociale ne peut plus continuer de vivre à crédit, via la CADES. De nouvelles ressources sont nécessaires pour accompagner la hausse tendancielle des dépenses de santé qui reflète l’amélioration de la santé des Français. L’hypothèse de la mobilisation de la CSG va dans le bon sens.
L’enjeu n’est cependant pas que financier. La réforme doit viser le renforcement de l’assurance-maladie obligatoire pour rétablir la confiance dans les mécanismes de solidarité nationale et arrêter le mouvement de marchandisation de la santé.
Faute d’une réforme en profondeur, le désengagement progressif de l’État ne pourra que s’amplifier : l’intervention publique pourrait se concentrer sur les plus démunis et sur les gros risques de santé, comme l’hospitalisation et les affections longue durée, délaissant la médecine de ville comme elle le fait déjà pour l’optique et le dentaire.
Pour une politique de santé publique solidaire…
Au-delà de la recherche de nouveaux financements, une véritable politique de santé publique doit être mise en œuvre. En coordonnant mieux l’action des professionnels de santé et en orientant leur pratique avec des objectifs de santé publique, l’organisation pourrait devenir plus vertueuse, c’est-à-dire plus économe et plus efficace.
Le groupe MGEN s’associe aux revendications du syndicat de médecins MG France sur l’organisation du système de soins. Les généralistes doivent être placés au cœur du nouveau système. La pratique médicale doit être davantage collective, associant médecins et professionnels paramédicaux, pour créer un véritable parcours de santé coordonné. La médecine de ville doit être privilégiée pour le premier recours par rapport à l’hôpital.
D’autres pistes sont à étudier comme une évaluation de la qualité et de la quantité des prescriptions, qu’il s’agisse des actes demandés ou des médicaments.
… qui garantit à tous l’accès à des soins de qualité
En définitive, l’objectif de toute politique en matière de santé et de protection sociale doit être de rendre effectif le droit à la santé, qui est inscrit dans la Constitution. Les pouvoirs publics doivent donc organiser l’accessibilité géographique et financière aux soins.
Face à la désertification médicale, l’installation de professionnels en zones sous-dotées et les nouvelles pratiques médicales collectives doivent être encouragées. Les pouvoirs publics doivent notamment soutenir les centres de santé de secteur 1, qui répondent à ces enjeux. Comme les hôpitaux privés non-lucratifs, ils font face à des difficultés économiques alors que leur utilité sociale n’est pas à démontrer.
Concernant les dépassements d’honoraires, le groupe MGEN demande que le gouvernement vise à terme la fin du secteur 2 et ne se contente pas d’agir sur les seuls dépassements excessifs en imposant aux complémentaires de rembourser les dépassements tolérés. En contrepartie, une revalorisation du secteur 1 est inévitable car la prise en charge de certains actes par l’assurance-maladie n’a plus de lien avec la réalité économique.