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18 / 05 / 2010 | 1 vue
Patrick Djelalian / Membre
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Promesse de dépendance : les mots ont un sens

Dans le cadre d’un déplacement dans le Sud-Ouest, notamment consacré aux questions de la dépendance due à l’âge ou à la maladie, le Président de la République a de nouveau exprimé sa volonté de créer une cinquième branche de la Sécurité sociale destinée à « la prise en charge de la dépendance des personnes âgées et handicapées », conformément à ce qu'il avait promis lors de la campagne électorale présidentielle de 2007. Les mots ont un sens.

La MCDéf, qui a toujours défendu la primauté du régime  obligatoire, ce qui lui est souvent reproché, ne peut que se réjouir de cette volonté réaffirmée à cette occasion par la plus Haute autorité de l’État.

Parler de cinquième branche signifie, consécutivement au vieillissement de la population qui,hélas, n’a pas que des aspects positifs, la prise en charge par la solidarité nationale de la dépendance comme le sont la maladie, la famille, la vieillesse et les accidents du travail. La prise en charge par la solidarité nationale de ce drame de la vie pour les intéressés et pour leur famille dans le cadre de solidarités intergénérationnelles et contributives par une cinquième branche, est aussi un acte républicain et de cohésion sociale.

  • Une couverture digne de la dépendance doit permettre l’accès à des structures sanitaires et sociales dont le coût moyen mensuel se situe entre 2 000 et 2 500 euros (EHPAD). On sait aujourd’hui, avec le recul d’une quinzaine d’années, que le coût moyen pour la durée moyenne de la perte d’autonomie (GIR 1 à 3 avec déclenchement à 80 ans) est de 30 000 euros ! Seule la solidarité nationale et des mécanismes solidaires permettent de faire face à ces lourdes dépenses et ainsi de préserver la dignité de nos anciens !

Il faut rappeler que la couverture dépendance proposée par la MCDéf à l’ensemble de ses adhérents statutaires (actifs et retraités) se caractérise pour les agents tout le long de leur adhésion à notre mutuelle par une approche en inclusion (c’est-à-dire dans la couverture globale santé prévoyance) qui permet de mettre en œuvre des principes mutualistes reposant notamment sur les solidarités contributives et générationnelles. Toutes les vraies mutuelles de la Fonction publique (3 millions d’adhérents chef de famille !) reposent sur ce principe social et éthique, ce qui n’est pas le cas de la concurrence de nature assurantielle ou pseudo-mutualiste.

La création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale s’articulerait pleinement avec nos propres dispositifs et pourrait d’ailleurs être proposée dans les régimes collectifs d’entreprises.

  • Malheureusement, aujourd’hui l’administration concernée envisage très sérieusement de confier la couverture de ce risque à l’assurance privée ; chacun ne contribuant pas selon ses besoins, mais selon ses moyens à une assurance facultative, onéreuse et sélective.

C’est le pouvoir de l’argent écrasant le faible ! C’est comme cela que l’on passe de la cinquième branche au cinquième risque. Les mots n’ont plus le même sens.

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