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Pollution aux particules fines dans le métro : Sud-RATP dénonce la récupération de la CFDT
C’était un superbe coup médiatique mais finalement peut-être pas très éthique au niveau syndical.
Le 13 mars dernier, le syndicat CFDT a distribué des milliers de tracts aux usagers du métro parisien afin de les alerter sur la pollution aux particules fines. Une opération guère du goût du syndicat Sud-RATP qui a dénoncé dans un communiqué la récupération de son travail syndical.
Alors que le 13 mars 2013, le journal Le Parisien traite d’un article intitulé « Alerte aux particules fines dans le métro » au nom d’une prétendue action initiée par la CFDT, Sud-RATP s’interroge sur la diffusion d’une information orchestrée par une organisation syndicale qui a perdu toute représentativité dans les sous-sols du métro parisien. Le syndicat Sud a réagi dès le lendemain dans un communiqué envoyé à la presse intitulé : « Pollution ou récupération dans les tunnels de la RATP ? ».
On peut comprendre la colère du syndicat qui semble avoir été à l’origine de cette affaire de pollution aux particules fines dans les couloirs du métro, ayant lancé un droit d’alerte sur le sujet un mois plus tôt.
Pour l’éthique ce n’est ni le ticket chic ni le ticket choc
Mieux, le syndicat avait même, dans la foulée, demandé et obtenu la tenue d’un CHSCT extraordinaire sur cette question et sollicité l’aide experte des associations Respire et France Nature Environnement. Cette réunion avait mis en lumière les niveaux très élevés de particules fines ainsi que l'ont noté les participants.
« L’association Respire a été sollicitée par les représentants du personnel de la RATP (section métro) pour prendre part à une réunion extraordinaire du CHSCT. Cette réunion extraordinaire a été demandée par les élus du syndicat SUD-RATP. Il a été constaté qu’en certains points du métro, les concentrations en particules fines sont 7,5 fois plus élevées qu’à l’extérieur » peut-on d’ailleurs lire sur le site de l’association Respire (lire ici).
Alors comment la CFDT, absente de ce CHSCT, a-t-elle pu monter une opération sur la pollution aux particules fines dans le métro quelques semaines plus tard ? Et sans y associer le syndicat Sud ?
- C’est là qu’entre en scène l’association France Nature Environnement dont le rôle est des plus troubles. Cette dernière, présente lors les débats, aurait-elle alerté la centrale de François Chérèque et décidé de monter une opération exclusive avec elle ?
C’est ce que soupçonne clairement Sud-RATP : « notre syndicat n’a pas pour vocation de mener des enquêtes sur les appartenances syndicales ou politiques des experts conviés aux séances de travail, mais il apparaît clairement que France Nature Environnement a passé un partenariat avec la CFDT et que le travail initié par Sud-RATP a très bien été récupéré ».
Les soupçons de Sud ont de quoi être étayés car, en réalité, c’est plus que « clairement » qu’un partenariat s’est noué entre France Nature Environnement et la CFDT ; c’est même officiel depuis la fin de l’année 2009 ainsi qu’on peut le lire sur le site de l’association.
Mais ce qui fait enrager le syndicat, c’est qu’il avait, avec l’association Respire, contacté les médias dès 19 février, sans résultat. D’où sa colère de voir le sujet récupéré par d’autres, à peine un mois plus tard.
Si au niveau médiatique c’était plutôt choc pour la CFDT, niveau éthique ce n’était pas le ticket chic. De son côté, l’association écologiste n’aura pas aidé à protéger l’environnement syndical à la RATP.
« Conscients que les médias, comme notre organisation syndicale, puissent être facilement victimes de manipulations, nous restons à la disposition des journalistes pour intervenir, au nom de Sud-RATP, au sujet des microparticules dans l’air du métro », concluent néanmoins le syndicat.
Dans les tunnels du métro, au niveau syndical, c’est désormais le choc des particules et celles-ci n’ont plus rien d’élémentaire...
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Qui à récupéré quoi ?