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23 / 02 / 2016 | 1 vue
Didier Cozin / Membre
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Peut-on doper la formation sans interroger à nouveau la réforme ratée de 2014 ? 2ème partie

La formation se heurte en France à trois séries de difficultés que la réforme de 2014 n'a pas le moins du monde résolu :
  • la complexité (cf notre chronique de la semaine dernière sur le CPF, nouvelle invention bureaucratique et énième bricolei paralysant la formation) ;
  • le manque de temps pour se former (ou plutôt notre incapacité à trouver du temps pour apprendre) ;
  • le manque d’argent pour faire fonctionner le système (au-delà des faux semblants ou des jeux d’écritures comptables).

Pour remettre en selle la formation et l’éducation des travailleurs, le pays ne fera pas l'économie d'une remise à plat de sa législation du travail (bien au-delà du complexe dépoussiérage qui est envisagé), ni des modèles économiques et sociaux qui ont prévalu depuis la révolution industrielle (le rapport de force, la culture du conflit, l’ancienneté, la qualification, la rigidité et l'immobilité sociales…).

La responsabilisation de l'employeur sur le développement des compétences via des cotisations variables en fonction des perspectives et des capacités offertes (ou non) aux travailleurs (y compris aux sous-traitants, aux CDD ou aux intérimaires).

La responsabilisation de chaque travailleur sur le développement de ses compétences via des droits sociaux différents selon les efforts effectifs de chaque individu.

La réalisation des apprentissages sur un nouveau temps, ni temps travaillé, ni temps de loisirs mais temps du développement des compétences (pour au moins 10 % de l'équivalent du temps de travail, soit de 15 à 20 h par semaine prises sur les RTT).

L'utilisation des nouveaux fonds pour la formation en piochant par exemple dans la cagnotte des 15 milliards d'euros des CE (les vacances ou les arbres de Noël devraient être moins importants que le développement de l’emploi ou le maintien l’activité).

Ces solutions seront certes douloureuses pour les gens, pour les organisations et pour les institutions mais l'immobilisme et l'impuissance sociales qui prévalent depuis 30 ans en France ne pourront plus pendant longtemps encore être financées à crédit.

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