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04 / 04 / 2019 | 143 vues
Jean-Pierre Fouillon / Membre
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Inscrit(e) le 19 / 04 / 2009

Une exploitation des chiffres sur les salaires des fonctionnaires qui tombe à point

Au moment où le projet de réforme de la fonction publique est validé par le Conseil des Ministres malgré l'opposition unanime des fédérations de fonctionnaires, certains éléments ont curieusement été mis à l'agenda de la séance « à propos » pour encore démontrer que les fonctionnaires n'ont pourtant pas à se plaindre et pour contrebalancer l'avis des instances consultatives de la fonction publique (qui n'ont certainement rien compris, ne mesurent pas le bien-fondé des propositions gouvernementales et sont décidément « un frein aux changements indispensables ») la ou les communications vont bon train.

 

Sans surprise, l'IFRAP considère que la réforme ne va pas assez loin, sentiment d'une certaine manière partagé par la députée LREM, rapporteuse de la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui considère que trop de concessions ont été faites aux syndicats et que le texte semble vidé de son ambition initiale, qu'elle entend bien « essayer de remettre de l'ambition dans ce projet de loi » et que le Parlement « n'est pas là pour valider une négociation » avec eux. C'est dire si l'on n'est pas au bout de nos surprises dans les débats à venir...
 

Dans une récente interview accordée à Acteurs publics, relevons que l'intéressée s'interroge : « Comment imaginer (selon elle) que l'action publique change si ceux qui la font restent bloqués dans un statut et une organisation qui les en empêchent ? ». De la même manière, on pourrait peut être s'interroger sur la volonté des parlementaires à réformer nos institutions.
 

De son côté, Alain Lambert insiste sur le fait que le Conseil national d'évaluation des normes a délivré « un message de confiance » sur le projet, considérant qu'en France « on devrait se délivrer de nos mauvaises habitudes de postures systématiques ».
 

On insiste par ailleurs sur l'avis favorable rendu (dans sa grande sagesse ?) etc.
 

Finalement, de quoi ces fonctionnaires se plaignent-ils donc qui, en cherchant un peu, ne sont pas si malheureux et peut-être même privilégiés, si l'on osait dire ?
 

Un rapport de l'IGF sur le temps de travail vient à point nommé pour mettre en lumière que les fonctionnaires ne travaillent pas assez, à grands renforts médiatiques. Il y a quelques jours, on a livré une note de la DGAFP s'appuyant sur une étude l'INSEE démontrant que les fonctionnaires dont la valeur du point d'indice est quasiment bloquée depuis « quelques années » n'ont surement pas compris que leurs salaires nets avaient progressé en 2017 en moyenne de 0,9 % en euros constants et que la rémunération moyenne des employés de la fonction publique avait augmenté de 1,9 % en euros constants.
 

Évidemment, le diable se cache dans les détails et il faut y regarder de plus près pour décortiquer la manière d'arriver à ces calculs et pour s'apercevoir également que, sur la période considérée (préélectorale), un petit coup de pouce avait été donné au point d'indice avec quelques effets du protocole sur les carrières et parcours professionnels. Autant de mesures re-gelées en 2018 et qui atténueront singulièrement l'enthousiasme.
 

Comme tout cela risque de ne pas suffire à endiguer la grogne qui monte dans la fonction publique, on vient entre autres d'apprendre que l'exécutif avait décidé d'engager une procédure accélérée sur le dossier pour s'éviter des navettes entre l'Assemblée nationale et le Sénat pour tenter de  tout mettre en œuvre pour une adoption avant l'été.
 

Le débat à l'Assemblée nationale devrait débuter début mai, le secrétaire d'État ayant déjà indiqué qu'il devra « être cadré » pour éviter une multiplication d'amendements techniques qui dénatureraient le texte.
 

Tout le monde est prévenu...

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on n'est pas au bout de nos surprises...car si on en croit déjà certaines déclarations des Républicains... le projet gouvernemental ne va pas assez loin et le député Olivier Marleix, porte parole sur ce dossier entend développer des propositions qui s'inspirent assez largement de celles faites par le candidat Fillon lors de la dernière élection présidentielle...

Pour lui, entre autres:

-  il faut aller bien plus loin et s'attaquer à la multiplicité des corps dans la Fonction Publique, 

- on  n'a  certainement  pas besoin d'un statut sur tous les métiers,

-  des "réflexions ambitieuses" sur les missions doivent être menées , certainement pour les faire faire par d'autres... et aller plus loin sur le recrutement des contractuels

- il faut aussi revenir sur les 120.000 suppressions d'emplois annoncées...pour aller plus loin ( on se souvient que dans le programme Fillion, c'était 500.000 postes en moins sur le quinquennat..)

- on doit s'attaquer aussi aux effectifs des administrations centrales et aux  rémunérations de la haute Fonction Publique

- et qu'il faut revenir à 39h de travail dans la Fonction Publique, mesure indispensable pour lui...

 

beaux débats en perspective !!! pour les semaines à venir!!!