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Un système de reconnaissance des maladies professionnelles en état de « mort cérébrale »
La FNATH (association des accidentés de la vie) prend acte des satisfecit que se donne la branche accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) de la CNAM qui réussit le « tour de force », dans sa communication cette semaine de constater une hausse des AT-MP tout en expliquant que cette augmentation n’a rien d’inquiétant car avant tout liée à la reprise économique. C’est au pire de la naïveté, au mieux du cynisme…
Pour sa part, la FNATH ne partage pas ces éléments de discours technocratique pour une branche qui aligne les excédents à hauteur d'un milliard par an depuis des années, sans même être en mesure de remplir sa mission première, à savoir assurer la baisse des AT-MP et prévenir les dommages corporels dont les salariés sont victimes.
Rappelons que ces chiffres témoignent, une nouvelle fois, de l’abandon total pendant des années des travailleurs de l’aide à domicile, victimes d’une sinistralité deux fois plus importante que les salariés du BTP. Du reste, ce ne sont pas les mesures votées au PLFSS pour 2020 qui vont rectifier cette épidémie silencieuse.
Que dire également des constats édifiants sur le « nombre de cas reconnus de cancers professionnels » qui « reste stable depuis 2015 », avec 1 800 cas reconnus alors que partout dans la Société française on assiste à une explosion des cancers ces vingt dernières années.
1 800 cas reconnus au sein de la branche AT-MP pour 382 000 cas en 2018, selon l’Institut national du cancer.
Il faudrait croire que cette épidémie de santé publique s’arrête à la porte des entreprises.
La vérité est que ce chiffre témoigne d’un système de reconnaissance des maladies professionnelles et précisément des cancers professionnels, en état de « mort cérébrale » pour reprendre un terme à la mode.
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