Salariés aidants et dialogue social
D’années en années, notamment du fait de l’engagement constant d’acteurs tels que l’OCIRP, la situation des salariés aidants va s’améliorant. A l’occasion de la Journée nationale des aidants (JNA) l’étude 2025 OCIRP-Viavoice a été présentée lors du rendez-vous que donne chaque année le Laboratoire OCIRP que dirige Jean-Manuel Kupiec.
Elle montre ce qui reste à accomplir pour les salariés aidants, entrés pour beaucoup jeunes dans une aidance qui s’inscrit souvent dans la durée qu’il s’agisse de pertes d’autonomie, de situation de handicap, de maladies chroniques invalidantes.
S’ils ont très majoritairement entendu dire que des dispositifs existent pour les salariés en situation d’aidance, près de 60% d’entre eux s’estiment insuffisamment informés.
Plus grave l’étude relève des situations de déni à se reconnaître ou à de déclarer aidant.
Dans la double tension qu’ils subissent, celle inhérente au travail et celle propre à l’aidance, les salariés craignent souvent que cette déclaration ne les mette en difficulté quant à leur travail et leur emploi. De fait, deux tiers des DRH estiment que leur position d’aidants est un frein à l’évolution professionnelle des salariés.
Par ailleurs, l’étude propose un focus sur la santé mentale des salariés aidants du fait de la double tension évoquée plus haut dans un contexte où par ailleurs cette santé est par ailleurs trop souvent menacée par les conditions nouvelles du travail et certaines pratiques managériales. Plus généralement, on constate trop souvent une dégradation de la santé des aidants qui vient s’ajouter à la détérioration progressive de la situation des personnes aidées.
C’est pourquoi comme le soulignait Marie-Anne Montchamp, directrice de l’OCIRP, et comme le relevait le titre de la rencontre de 2025 la mobilisation du dialogue social est un facteur capital pour les salariés aidants.
Les représentants des partenaires sociaux qui prirent part au débat en ont tous convenu. La négociation collective doit s’emparer d’une réalité qui touchera dans les années à venir plus d’un salarié sur quatre. Des outils comme un accompagnement des salariés, un aménagement de leurs temps de travail, ou le télétravail doivent être développés. Nathalie Chusseau, économiste à l’Université de Lille, relevait que ce dialogue social est d’autant plus nécessaire que la résolution de la question des aidants salariés est un enjeu des plus importants pour les entreprises et que le coût du non-soutien aux aidants, absentéisme, perturbations du travail… ne cesse d’augmenter.
Avec le choc démographique que nous subissons, la question de l’aidance représente donc tant pour l’entreprise que pour la société un enjeu humain, social et économique majeur.